Il faut savoir que Nina Simone est une artiste à part. Non seulement par rapport aux autres mais surtout dans mon cœur. Une voix et un touché qui m'enivre systématiquement, un engagement en faveur d'une liberté de penser ou d'être noire lui fournissant une énergie sans limite et une sensibilité en pleine mesure de saisir l'ambiance de son époque et de celle qui arrive.
Vu ces circonstances, le choix de reprendre le standard Love me or leave me était donc indubitable et elle s'y est même prise à deux fois.
La première en 58, sur son premier album. Spontanée et chaleureuse, elle nous gratifie d'un solo de piano qui jette une première passerelle entre jazz, blues et musique classique et éclabousse le monde entier de son talent.
Cela n'empêche qu'elle remettra le couvert quelques années plus tard en 66 dans une version sûrement mieux maitrisée mais, dans ces termes, obligatoirement plus froide. Comme dans la première version, la cerise sur le gâteau est dans le solo de piano et là autant vous dire que la cerise est de la taille d'un ananas. Des arpèges qui se confondent dans le jazz, des notes bleues au métronome et autres petits gris gris classiques, jazz et blues qui fusionneront les trois genres pour l'éternité.
Sur SC, il m'est difficile de faire des tops mais je viens de me souvenir que j'ai élu cette chanson comme numéro 1 il y a bien longtemps et toujours rien pour me contredire, sauf que je ne sais toujours pas laquelle choisir. 58 ou 66?