Morceau éminemment paradoxal de l’archi-cynique Lou Reed, qui deviendra l’une de ses chansons les plus aimées de ses fans (et qu’il joue encore en scène, d’ailleurs, preuve que le vieux singe doit avoir un peu de sympathie pour ce moment de grâce atypique). En deux minutes trente, Lou capture l’essence de la vie : une journée parfaite de petits riens, illuminés par l’amour tout simple. Mais la voix fatiguée de junkie qu’il commençait à se trimballer en 1972 confère une distance, un poignant sentiment de regret, qui transforme l’anodin en une célébration apaisée du bonheur. Magnifique.