Encore une critique poussée par l'inspiration d'un titre, et quel titre!
Ben oui, "S'il n'était pas là ?" pose une question en plus de répondre à une évocation formulée dans l'album précédent par celui concerné par la question - vous me suivez ?- j'ai nommé Roger Waters.
N'en déplaise aux fans de Syd Barrett, David Gimour, Richard Wright voire Nick Mason, s'il n'était pas là, il faudrait l'inventer. Et je le dis bien conscient de mon crédo à propos de Pink Floyd qui veut que le groupe vaut plus que la somme des individualités.
N'empêche qu'avec un talent musical moins accompli que les autres, il reste une composante majeure de l'équation et si je ne devais relever qu'une caractéristique de son talent pour le mettre en valeur, ce serait cette émotivité impulsive fragilisant le contexte intellectuel de sa personne. Ce qui tombe bien, c'est que la chanson ici présente parle exactement de ça. D'ailleurs, à partir d'ici, il ne parlera que de ça avec plus ou moins de bonheur.
Pour, comme l'autre Dupondt, en dire un peu plus, c'est même cette manière de faire ressentir cette faille de plus en béante, et destructrice, quel que soit l'intermédiaire, instrumental, vocal ou vocable (ce qu'il dit et non la manière de le dire) qui primera de plus dans la sonorité de Pink Floyd.
Dans ce sens, malgré son petit air simplounet, Pigs on the wing (à l'origine un seul morceau seulement scindé par un petit solo de gilmour coupé au montage) représente le point culminant de l’œuvre de Pink Floyd dans la période post DSOFM et le meilleur enregistrement de Roger Waters en solo. L'émotion palpable dès la première note de guitare, bien présente à l'apparition du chant et à chaque fois plus imposante à la compréhension des paroles, c'est du grand art qu'on n'aurait pas si Roger Waters n'était pas là
La preuve, c'est que les autres n'y sont déjà plus