Je viens d'apprendre que Michel Delpech est mourant. Et je me suis surpris moi-même à être désolé de cette mort toute prochaine alors que je ne connais pas tant que ça l’œuvre de cet chanteur.
Mais j'aime bien Michel Delpech. J'ai un peu l'impression que, pur les vieux comme moi, il fait partie du paysage auditif et qu'il y bénéficie d'un grand capital sympathie.
Ce petit texte se veut donc un hommage. J'aime beaucoup la façon qu'il avait de chanter la vie ordinaire de la France profonde, celle dont il est bon ton de se moquer habituellement, mais sans faire son Jean-Pierre Pernaud pour autant. Lucide, drôle et émouvant.
J'aime bien les Divorcés, chanson dans laquelle beaucoup ont pu se retrouver, hélas. Une séparation d'autant plus émouvante qu'elle se fait sans heurts, sans pathos, sans tragédie, si ce n'est ce drame quotidien.
J'aime bien Chez Laurette, moi qui ai fréquenté les cafés lors de mes brillantes années lycéennes.
Mais plus que tout, j'aime beaucoup Quand j'étais chanteur, vision douce-amère de son métier, à mi-chemin entre le fantasme des groupies et la réalité d'une vie d'excès (surtout dans les années 70, et Delpech est bien placé pour avouer avoir connu ces excès).
Trois versions de cette chanson, juste pour le plaisir :
_ Delpech seul, en mode Maritie et Gilbert Carpentier
_ Delpech et Souchon
_ Delpech et Bénabar
De plus, en tant que croyant, j'admire aussi la façon qu'a eu Delpech d'affirmer sa foi, surtout à la fin, foi évidente dans cette très belle chanson.