Scream Bloody Gore
7.5
Scream Bloody Gore

Morceau de Death (1991)

Sorti le 25 mai 1987, Scream Bloody Gore marqua l'histoire du métal extrême comme le véritable premier album de death metal. Deux années après le dénommé Seven Churches de Possessed, qui s'inscrivait davantage comme un disque de transition proto-death metal, les californiens ayant toutefois la primeur de baptiser ce nouveau genre métallique du nom d'une de leur chanson rangée désormais parmi les classiques dudit genre, ce premier album de Death fit, on l'aura compris, beaucoup de bruit au sein de l'underground métallique. Possessed avait montré la voie, Death devenait l'incarnation même du genre.


Rappel des faits. 1983. Âgé de quinze ans, le guitariste Chuck Schuldiner fonda à Orlando en Floride, avec les non moins jeunes Rick Rozz à la guitare et Barney "Kam" Lee à la batterie, Mantas. Influencé par Venom et Slayer à leur début, le trio enregistra au cours de leurs trois premières années d'existence trois démos, Death By Metal (1983), Reign Of Terror (1984) puis Infernal Death (1985), qui firent rentrer la formation dans la légende du tape-trading comme l'un des groupes les plus extrêmes et brutaux de son époque. Suivirent pour le groupe, désormais nommé Death, plusieurs mois d'instabilités, Schuldiner cumulant les collaborations sans suite, dont une avec le batteur de D.R.I., Eric Brecht, avant que le guitariste ne rencontre finalement à San Francisco un autre batteur, Chris Reifert. Les deux musiciens enregistrèrent dans la foulée en avril 1986 une nouvelle démo trois titres, Mutilation, qui leur ouvrit la porte pour un contrat pour plusieurs albums avec le label Combat Records. L'histoire était en marche.


Enregistré à Los Angeles et produit par Randy Burns, déjà responsable dudit Seven Churches, sans oublier l'année précédente le culte Peace Sells...But Who's Buying ? de Megadeth, Scream Bloody Gore poursuit l'évolution amorcée depuis le début de la décennie eu Europe par Venom, Bathory et Hellhammer. Plus rapide, plus fort, plus lourd, pour reprendre la devise des groupes de metal extrême des 80's, Schuldiner et Reifert repoussent les limites de la brutalité musicale à grand renfort de vocaux hurlés, de riffs tranchants et de batterie tonitruante. De Infernal Death au titre éponyme, les dix chansons du disque établissent, rien de mois, une nouvelle grammaire musicale où la virtuosité de Schuldiner, âgé de seulement dix-neuf ans, répond aux assauts primaires du futur leader d'Autopsy. Mieux, inspirées par l'imagerie gore, la pochette signée Ed Repka ne trompe guère, les paroles et l'ambiance de l'album plongent littéralement l'auditeur dans un univers horrifique des plus cinématographiques, du Evil Dead de Sam Raimi à la « Trilogie de l'Enfer » du maitre italien Lucio Fulci.


http://www.therockyhorrorcriticshow.com/2018/11/cronico-ristretto-scream-bloody-gore.html

Claire-Magenta
9
Écrit par

Créée

le 12 avr. 2019

Critique lue 22 fois

Claire Magenta

Écrit par

Critique lue 22 fois

Du même critique

Low
Claire-Magenta
10

En direct de RCA

— Si nous sommes réunis aujourd’hui messieurs, c’est pour répondre à une question, non moins cruciale, tout du moins déterminante quant à la crédibilité de notre établissement: comment va -t-on...

le 7 mai 2014

20 j'aime

8

Sextant
Claire-Magenta
9

Critique de Sextant par Claire Magenta

La règle générale voudrait qu'un artiste nouvellement signé sur un label, une major qui plus est, n'enregistre pas en guise de premier disque contractuel son album le plus expérimental. C'est...

le 28 juil. 2014

18 j'aime

Y aura t-il de la neige à Noël ?
Claire-Magenta
8

Critique de Y aura t-il de la neige à Noël ? par Claire Magenta

Prix Louis Delluc 1996, le premier film de Sandrine Veysset, Y'aura t'il de la neige à Noël ?, fit figure d'OFNI lors de sa sortie en décembre de la même année. Produit par Humbert Balsan, ce long...

le 19 déc. 2015

16 j'aime

1