Ce matin, j'ai pas envie de rigoler.
Ce matin, j'ai une sacrée gueule de bois. Pas du genre qu'on fait passer en buvant je ne sais quelle mixture miracle, pas du genre qui attaque le foie en même temps que le crâne.
Non, cette fois, j'ai mal au coeur. J'ai mal à la tête.
Paris s'est éteinte.
Je me suis levé en espérant qu'on était hier. Raté.
Sale nuit. Sale matinée. Envie de rien faire.
Alors machinalement, j'ai mis de la musique, aléatoirement. Pour combler le vide, pour occuper l'espace. Pour penser à autre chose, tout simplement.
Et puis j'ai entendu une voix, graveleuse, râpeuse. Une voix dont le sourire transpire derrière les notes.
Louis Armstrong.
Une voix pleine d'espoir et de rafales de soleil. Une voix qui rappelle comme le monde peut être beau. C'est pourtant pas ce que j'avais en tête ce matin, mais il suffit d'un homme, d'un détail pour faire comprendre l'essentiel.
Face à la tristesse, face à l'horreur, jamais les mots unité, respect, partage n'auront eu autant de poids.
Jamais le mot espoir n'aura eu autant d'importance.
C'est de ça dont on a besoin aujourd'hui.
Paris s'est éteinte, mais le monde entier s'allume pour elle.
What a wonderful world.