Histoire d'amour

Les Fratellis étaient les protégés d'Elvis Costello, à qui ils ont d'ailleurs dédié leur premier album, le meilleur selon moi. Il y a beaucoup de groupes dont le talent, peut être trop concentré, éclate (the Rubettes), fuse même (the Knack, Sweet, the Housemartins et tant d'autres) au premier album, puis s'étiole ou devient moins franc ( on pense à Noir Désir) malgré des soubresauts. Les Fratellis n'y font pas exception. L'album est exceptionnel, très rock,il sonne toujours juste. Les suivants n'ont dans l'ensemble pas la même qualité. Le morceau ici critiqué à l'avantage d'être très bien écrit en ce qu'il arrive à synthétiser une histoire d'amour en quelques minutes, sans perdre en couleur, passant assez vite de la rencontre au doute symptome de l'irrationnel permanent, car l'irrationnel nous gouverne et nous fait rencontrer celui qui nous correspond (ne rêvez pas, ce n'est pas Meetic) mais nous en fait douter quand on s'y penche trop, par exemple.
Pour faire simple les meilleurs textes évoquent sans dire, savent évoquer l'émotion non la convoquer. En plus je trouve que les paroles, d'une extrême simplicité sans être niaises, et la musique entraînante, un brin nostalgique, nous rendent perméables à ce qui fait l'essence de ce morceau : une âme amoureuse et incomprise, parce qu'elle admet mais ne comprend pas l'autre. Mais c'est en même temps la synthèse de l'amour, cette incompréhension indicible qui malgré tout fait qu'on se jette vers l'autre . Et si possible en dansant...