Carla Bruni jouait de la guitare !

Quel surprise de voir qu'aucune critique n'a été écrite à propos de ce monstre, ce prodigieux phénomène du rap FR ! Zipette est l'un des morceaux de M.I.L.S 3, une mixtape sortie par Ninho en mars 2020. Un carton total : le son réalise un énorme démarrage, venant se placer sur le podium du Top 50 Spotify France et dans les toutes premières places des tendances YouTube Music après quelques jours seulement, avant d'être certifié single d'or, puis single de platine, puis single de diamant un an après sa sortie.

Zipette doit son succès à une excellente performance de Ninho, mais surtout à une prod' complètement folle du talentueux Ysos. Sa composition se base sur quatre accords très entraînants, présents du début jusqu'à la fin du morceau, et sur des bass 808 pleines d'impact, le tout rythmé par de jolies drums. Le rendu est assez séduisant, pour ne pas dire aguichant. Et c'est sur cette composition très enlevée que va kicker l'ami Ninho, en laissant cependant le soin à son auditeur de profiter pleinement de la magie d'Ysos durant les 40 dernières secondes.

Ce kick de Ninho, parlons-en : il est merveilleux. Une vraie démonstration de talent où le natif de Longjumeau envoie ses meilleures lyrics dans son style très caractéristique. Zipette, c'est l'histoire d'une incroyable ascension, menant à une vie luxueuse, plus luxueuse encore que celle de l'ancien président de la République et sa compagne. Une vie obtenue à force de travail et d'efforts, faisant fi des obstacles et de l'absence de reconnaissance. Le rappeur évoque surtout un marché noir de substance blanche particulièrement rentable, d'où le nom du morceau. Un univers qu'il apprécie beaucoup et qui s'intègre parfaitement dans ce morceau aux sonorités très drillées. "Devant les keufs", Ninho est "blanc comme neige" et "blanc comme Zipette". Et il ne manquera pas non plus de satisfaire son ego, s'autoproclamant "best wappeuw fwançais !"

Mais peut-on vraiment lui donner tort après cette masterclass, ce tour de force où Ninho éclabousse l'auditeur de toute sa maîtrise musicale, tout en poussant l'egotrip à son paroxysme ?