Mais ils sont tous en chien ?!

Il aura fallu attendre 263 critiques et près de 20 ans pour que je me penche sur un format qui, jusqu'alors, me rebutait quelque peu pour de sombres raisons que je ne ferais l'affront de déclarer ici. Pour résumer, je n'ai jamais énormément apprécié les mangas et ses dérivés cinématographiques et télévisés, excepté pour les productions du Studio Ghibli (Princesse Mononoké oblige !) ainsi que la seule série que j'ai regardé à ce jour et qui n'a absolument rien à voir avec la Fantasy (Kaichō wa maid-sama ! dit Maid Sama ! pour l'information). Et c'est bien ce qui m'a forcé à aller chercher du côté des productions japonaises : les nouveautés de la Fantasy que j'appellerai "occidentale" - du moins dans le domaine du cinéma et de la télévision - sont en train de se réduire dangereusement, ne me laissant le choix que ce que j'ai longtemps écarté. Ainsi, après avoir demandé conseils, je me retrouve avec quelques titres dans mes bagages, dont Dungeon ni deai o motomeru no wa machigatteiru darō ka - que l'on appellera simplement DanMachi pour des raisons évidentes - et j'ai commencé par la série animée dite DanMachi : Familia Myth.
Ainsi, il s'agit de - non pas ma première expérience - ma première "analyse" de ce format dont je ne connais absolument pas l'univers. Alors, DanMachi : Familia Myth est une série de Fantasy Epique, adapté de la série de "light novel" de Fujino Ōmori, assez originale (puisqu'il n'y a que les japonais pour proposer ce genre d'aventure) qui mêle jeux vidéo type RPG et réel univers de Fantasy : pour simplifier, nous avons le droit à une histoire prenant place dans un univers construit (High Fantasy) régit par les codes des RPG : "level up", "farmer", inventaire, équipement, statistiques... Et, même si je n'ai que très peu de connaissances sur le sujet, je trouve le principe très intéressant et d'une originalité assez rafraichissante !
Mais du coup, avec mes connaissances sur la Fantasy et mes préjugés sur les animés japonais, qu'est-ce que je peux dire sur cette série ?

Nous suivons durant cette première saison les périples de Bell Cranel, aventurier de bas niveau, possédant la ferme volonté de devenir plus fort grâce aux expéditions qu'il mène comme d'autres aventuriers dans le Donjon, volonté qui se durcit lorsqu'il est sauvé par une aventurière de plus haut niveau que lui.
Voilà, pas plus de spoil.

Ainsi, l'histoire est, selon moi et ma naïveté dans ce nouveau monde, originale et passionnante. Que ce soit le côté technique : le fait de poser un univers totalement construit et de faire évoluer les personnages à la manière de jeu de rôle ; cela change des types d'animés concentrés sur des joueurs de jeux vidéo qui finissent prisonniers dans ces derniers. Très sincèrement, cela m'a bien plu. De plus, le lore est plutôt bien travaillé : le fait que les dieux des différentes mythologies existantes (grecques, japonaises...) ont décidé de former des groupes d'aventuriers - les fameuses "Familia" - est également sympathique. Après, il n'est pas impossible de l'on vienne se questionner sur certains points qui semblent cruciaux comme par exemple : pourquoi c'est illogique ? En effet, on peut se poser pas mal de question sur ce qui fait vivre ce monde étant donné qu'on nous montre des héros, des aventuriers qui partent dans un donjon pour ramasser des richesses. Oui mais pourquoi le font-ils, se demandent certains. Personnellement, à partir du moment où l'on parle d'un mixte entre RPG et monde réel, j'ai bien envie de rétorquer, qu'est-ce que ça peut faire ? Nous avons des aventuriers qui passent leur existence dans un donjon, alors qu'une économie autre et plus utile est florissante à l'extérieur du donjon, parce que RPG ; c'est une sorte de code, voilà tous !
Mais le côté histoire a proprement parlé est tout aussi intéressante même si, malheureusement, on entre très rapidement dans les célèbres clichés du genre (c'est étrange de pointer les clichés des mangas lorsque ceux des œuvres de Fantasy générale ne le sont pas...), à savoir un personnage qui est le plus faible que l'on puisse trouver et qui, à force d'efforts et de deus ex machina, va devenir un puissant guerrier quasiment imbattable ; c'est du moins ce que l'on peut attendre pour les saisons à venir, la première saison ne faisant que préparer le terrain. Mais ce simple cliché permet de savoir exactement comment débute et fini, à peu de choses près, la première saison, ce qui peut entacher le plaisir de découverte. Outre ces clichés entourant le héros, je dois avouer qu'il y a un autre "cliché" ou plutôt un élément récurrent dans ces productions à destination de jeunes adolescents : les personnages féminins sont hypersexualisés, c'est complétement dingue ! Que je zoome sur la poitrine énorme de celle-là, que je zoome sur les fesses de l'autre, que je montre un pelotage en bonne et due forme... Et je ne compte plus le nombre de fois où on offre pas mal de sous-entendus à notre héros principal, à se demander s'ils sont tous frustrés sexuellement dans cet animé, ce qui bien évidemment entraine de nombreuses scènes de jalousie entre les différentes protagonistes, prenant notre héros complétement au dépourvu puisque plutôt timide, naïf et possédant le pardon facile. Malgré cela, ce plausible malaise donne généralement naissance à quelques sourires bienvenus et à quelques situations mignonnes. Autrement,pour ce qui retourne de l'histoire, nous avons une évolution correcte même s'il n'est pas rare d'avoir l'impression de louper quelque chose, d'avoir des épisodes dont les coupures sont un peu moyennes. L'intrigue, bien que banale je pense pour ce type de création, demeure sympathique à suivre.

Pour les personnages, on en a une pelleté et ce n'est pas forcément pour déplaire.
Notre héros aux cheveux blancs pour commencer : un garçon somme toute basique pour ce genre d'histoire - dont j'ai déjà un peu brossé le tableau ci-dessus - qui désire devenir plus fort et ainsi, faire la fierté de sa déesse qui malgré son titre se comporte comme une véritable adolescente puérile la plupart du temps (ce qui n'enlève en rien sa puissance divine). Néanmoins, ce personnage principale demeure intéressant surtout à cause de son fameux pardon facile : il pardonne très facilement aux autres, notamment à ceux qui lui ont joué de mauvais tours, ce qui amène à des situations certes prévisibles mais attachantes. Notre Bell possède également une équipe plaisante : des personnages aux caractères et personnalités bien différents (mention spéciale pour le "supporter" de Bell dont j'ai trouvé le doublage français attachant), tout comme le sont les autres personnages de la série. Il y en a pour absolument tout le monde ; peu de chance de trouver deux personnages à la psychologie identique. Et bien évidemment, nous avons également la "love interest" du héros - dont ce titre m'interroge même s'il semble crever le ciel, il n'est pas explicitement déclaré comme tel - qui se trouve être l'aventurière Aiz Wallenstein qui a la particularité d'être blasée h24. Non, plus sérieusement, son manque d'émotion, qui est une belle marque de sa personnalité, est des plus flagrant, ce qui n'enlève en rien à la figure du personnage.
Comme déclaré précédemment, il y a une ribambelle de personnages qui s'agglutine autour de notre héros et chacun, à sa manière, est digne d'intérêt.

Pour le côté graphique de la chose, j'irai très vite puisque hormis le fait de dire que c'est tout à fait correct, même plus, il n'y a pas de quoi palabrer plus longtemps.

Pour les combats... Alors euh... Bah, ça bataille dur mais il est vrai qu'il demeure plus aisément de bien se faire battre des personnages de manière numérique que de manière réelle donc... Si l'on est mauvaise langue - puisque même dans les œuvres de Fantasy "basique" nous avons de cela - on pourrait dire que les différents personnages sont très résistants pour des mortels, l'aspect jeu de rôle et donc statistique en est très probablement pour quelque chose.

Pour les musiques, malgré le fait que je n'ai pas du tout adhéré aux ouvertures et fermetures, les musiques d'ambiance sont relativement plaisantes à entendre. Nous avons de nombreux sons fort appréciables qui rendent l'immersion plus vraie encore, plus intense.

Dans mon premier pas dans le monde des animés japonais, voici donc ce que j'ai pu retranscrire de cette première saison de DanMachi. Il va sans dire que je suis passé peut-être un peu vite sur certains points et ai peut-être oublié d'en mentionner d'autres. Mais il est vrai que si vous n'acceptez les scènes tournant quasi exclusivement autour des atouts des jeunes demoiselles - à la base, le manga est tout de même proposé à un public masculin - il ne serait pas étonnant que cela ne plaise pas du tout. Après, selon moi et ma faible expérience en ce domaine, cela reste assez bon enfant même si on frise en plusieurs moments l'exagération. Une création qui demeure très codifiée mais qui se révèle des plus plaisante à regarder. Une bonne dose d'aventures, de sentiments et de "rinces l’œil" sont au rendez-vous. Je suis prêt à recommander cette série qui propose beaucoup de bons, de plus, le divertissement nous attend alors que demander de plus ? Drôle et touchant, je le prends comme un excellent exemple du genre !
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !