Mais ils sont tous désemparés ?!

Quand bien même je viens seulement de rattraper la série animée avec le light novel, j'avais pu - il y a maintenant quelques mois, si ce n'est plus - ressentir une certaine forme d'excitation : tout d'abord, parce que j'adore cet univers (ce n'est plus une surprise pour personne) mais surtout parce que les rumeurs - lancées par ceux qui avaient déjà lu le light novel ; le terme "rumeur" peut-il donc être utilisé ? - présagés quelques séquences épiques. Et oui, cette saison a été une claque, ce qui laisse imaginer une quatrième saison encore plus spectaculaire, du moins peut-on le croire.
Bien évidemment, afin de ne pas patienter plus de temps en restant dans l'ombre, j'ai visionné cette saison en VOSTFR (la VF n'étant pas accessible car non préparée).

Vainqueur du "War Game" contre le dieu Apollon, Bell Cranel poursuit son petit bonhomme de chemin dans le Donjon de la cité-labyrinthe d'Orario. Et durant l'une de ses nombreuses pérégrination sous la tour de Babel, Notre "Little Rookie" fait la rencontre d'une Vouivre... capable de parler. Il décide de la ramener à la surface afin d'en apprendre plus, se mettant une fois de plus dans de beaux draps.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !

On commence par un classique concernant cet univers : les personnages... ne sont pas tant en chien que ça ; incroyable ! Le fan-service est encore présent mais a beaucoup moins d'importance que dans les deux premières saisons (heureusement que les OAV sont là pour remonter le niveau !). Et c'est bien une caractéristique centrale à cette troisième saison : elle est et se veut plus mature, plus sérieuse, plus sombre. Il n'y a pas de quoi crier au génie, j'entends bien - fort à parier que des centaines d’œuvres/animés ont fait pareil avant DanMachi, mais c'est une qualité que l'on peut souligner : après avoir passé deux saisons à nous apprendre le fonctionnement de la cité-labyrinthe, de ce qu'était le Donjon, les monstres, le rôle des aventuriers... on vient briser absolument toutes nos connaissances grâce à une "anomalie". L'intrigue centrale porte sur ces monstres doués d'intelligence, capables de parler, de s'équiper et, dans une large mesure, de prendre de l'expérience pour devenir plus puissant. On bouleverse les habitudes et du spectateur et des personnages, offrant un scénario nerveux où les décisions de Bell auront un impact sur ces monstres doués de raison mais également sur les habitants et aventuriers de tout Orario. Car quand bien même ces monstres peuvent parler, ressentir des émotions... ils n'en demeurent pas moins, aux yeux de l'humanité, des abominations nées au sein du Donjon et de ce fait, des ennemis de l'humanité que l'on se doit d'éradiquer. Par cette découverte insolite, qui remet tout en question, Bell va devoir choisir - à son grand regret - un camp à défendre. Un scénario diablement efficace qui va repousser Bell dans ses derniers retranchements, jusqu'à devoir affronter des Familias qui ne voient pas les choses de la même façon.
Une saison qui ne va pas s'encombrer de divers arcs narratifs pour étayer son histoire et qui va jouer sur cette découverte aussi fascinante que déroutante, proposant des rebondissements efficaces et enchainant - c'est peut-être le reproche qu'on peut lui suivre, à l'instar du light novel - les séquences d'action et manquant, de ce fait, de diversités rythmiques. Même si l'on peut reconnaître que cette pression habille parfaitement l'ambiance de la saison. C'est donc tout un nouveau monde qui s'offre à nous et une véritable relecture de ce que signifie être un aventurier, voire même ce qu'est être un héros dans ce monde.

Pour les personnages, on ne les perd bien évidemment pas de vue et c'est toujours un plaisir sans fin que de les retrouver. D'autant qu'avec ces événements troublants, on va voir passer du beau monde. Si on suit les évolutions des compagnons et connaissances de Bell, il est intéressant de constater que les différents dieux ont toute leur place ; même si le "War Game" de la saison précédente nous avait permis d'en apprendre un peu plus sur certains d'entre eux. Mais la nouvelle de monstres parlants les affectent tout autant, révélant quelques traits de personnalité sympathiques et étonnants. Et bien entendu, les nouvelles têtes sont nombreuses, parmi les monstres parlants il va sans dire et parmi ceux qui les aident en secret ou les traquent à mauvais dessein. Nous avons le droit à quelques dévoilements de personnalité percutants (Dix Perdix, Astérios...) mais la plupart du temps, on demeure sur des présentations assez succinctes, bien que non déplaisantes mais qui auraient gagné à n'en pas douter à être plus étoffées.
On observera quelques séquence typiques à l'image de la série : pas mal de scènes qui se veulent mignonnes, notamment avec la nouvelle grande figure - la Vouivre. Pas mal d'épisodes riches en humour et en situations cocasses pour Bell et, il va sans dire, une mention spéciale pour le onzième épisode de la saison qui le poussera à affronter devinez qui !

Concernant la patte technique et graphique, si nous sommes toujours sur de la qualité, je dois avouer que certaines séquences, voire même épisodes m'ont paru brouillon, comme victimes d'un manque de soin avec cette impression que les mecs de la réalisation avaient vraiment hâte de terminer leur boulot. Autrement, malgré ces quelques "coquilles", l'ensemble est plus que convenable : les décors sont toujours aussi riches (quand bien même ils pourraient l'être un peu plus, à l'image de la première saison), l'animation est de qualité, les combats dynamiques et bien orchestrés.
Pour la musique - tant qu'on y est, je ne sais pas si les mélodies entendues étaient déjà présentes dans les saisons précédentes (je sais, honte à moi) mais force est de constater qu'elles sont admirables avec des titres vraiment immersifs, capables d'éveiller des sensations à la limite de l'héroïsme. Une mention spéciale donc pour ce point !

DanMachi : Famalia Myth III est une bonne saison qui aura su proposer du changement, aussi bien dans son côté fan-service que dans son atmosphère globale en apportant pas mal de dilemmes et d'éléments "plus sérieux". Oserons-nous le descriptif quelque peu facile et "péjoratif" : une série qui fait réfléchir ; autant sur la personnalité des héros que sur le fonctionnement du monde dévoilé par Fujino Omori. On pourra souligner et reprocher une intrigue propice à un surplus d'action et de nouvelles à digérer mais le fait est qu'une fois de plus, cette saison est tout bonnement appréciable pour peu que l'on soit à l'aise avec l'univers. Il va sans dire que, personnellement, je recommande son visionnage et que j'attends avec une impatience non dissimulée la quatrième saison pour encore plus de ressenti de cette trempe !
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !