J’ai une relation assez particulière avec Dragon Ball en général. Non pas que je sois son “plus grand fan” ou autre chose du genre. C’est même plutôt le contraire. Mais pour moi, Dragon Ball (l’original, Z et même GT) est une madeleine de Proust très particulière, presqu'imaginaire.
Petit, je n’avais pas le droit de voir ces séries sur le fameux Club Dorothée, notamment parce que mes parents les trouvaient vulgaires. Du coup, mes souvenirs de DB (Z en particulier), ce sont ces moments volés où je descendais en cachette le dimanche matin devant la télé pour regarder un morceau d’épisode déconnecté de tout contexte avant le réveil de mes parents. Ce sont ces histoires idéalisées que mes amis me racontaient à la récréation. Ce sont ces quelques cartes à collectionner que j’avais le bonheur de posséder, au revêtement doré et au touché glacé. Mon Dragon Ball, il n’existe pas : c’est un fantasme de gosse.
Du coup, de temps à autres, je me prends à vouloir ré-explorer cet univers fait de guerriers surpuissants. Dans les séries originales, Z, Kai ou GT, ou mêmes quelques films dont celui avec Broly que j’avais vu étant môme. Dans l’espoir de recapturer ce frisson dantesque lorsqu’un personnage se dépasse et repousse les limites du possible. Mais si parfois ce moment fugace refait surface, forcément, dans l'ensemble je ne peux qu’être déçu. Impossible pour ces animes, aussi iconiques soient-ils, d’égaler mon Dragon Ball imaginaire. Surtout qu'ils ont un paquet de défauts.
Et même si Dragon Ball Super est sorti bien plus tard, je le regarde pour exactement la même raison. Et encore une fois je suis déçu. Personnellement, les quelques moments de bravoure qui m’emballent ne justifient pas les scénarios archi faibles, la multitude de personnages unidimensionnels ou sans évolution, le manque d’imagination “color swap” de la plupart des nouveaux paliers de puissance, les incohérences en série ou ces longs moments d’ennuis.
Après, je serais bien embêté de dire si DBS “lave l’affront” de Dragon Ball GT ou finit d’enterrer DBZ. Parce que ça fait un paquet de temps que j’ai pas vu DBZ et que de toute manière j’ai été tout autant déçu quand je l’ai regardé la dernière fois. Voici tout de même quelques considérations personnelles en vrac :
- C’est vraiment de la fainéantise de reprendre les deux films Battle of Gods et Fukkatsu no F pour faire 27 épisodes sans se fouler.
- Même si l’animation est extrêmement inégale et globalement pas géniale, elle m’apparait souvent comme au dessus de DBZ en particulier dans ses divers effets lumineux et pyrotechniques. Toujours par rapport à DBZ, il me semble que la série essaye de mettre un peu plus d’emphase sur les stratégies. Ça reste assez basique, mais c’est appréciable.
- Il y a un côté ego trip au dernier arc “Survie de l’Univers”, Toriyama faisant se battre l’univers de DBZ (n°7) contre d’autres genres : magical girls (n°2), méca/super-sentai (n°3), ninja (n°4), une pâle copie de lui-même (n°6) ou encore héros de comics américains (n°11). Évidemment, c’est l’univers de Toriyama le plus fort.
Bref, pour moi, regarder Dragon Ball Super, c’est comme regarder les autres Dragon Ball : essayer, en vain, de re-capturer un fragment de mon enfance. Malgré quelques fulgurances, je ne peux qu’être déçu.
Je n’arrive pas à donner une note à cet anime, j’opte donc pour un 5 neutre.