Elven fait partie des séries policières crépusculaires.Les paysages norvégiens et l’aridité de l’intrigue s’y trouvent en phase. D’où une certaine lenteur où le spectateur doit patiemment collecter des éléments d’information.C’est l’exigence de cette série,ses complexités ( de par les rapports dissonants entre la police locale et l’armée,des autochtones qui s'affrontent et ne se soutiennent pas ou encore des personnalités atypiques voulant garder leurs distances).En conservant une vigilance de tous les instants,on peut donc apprécier Elven pour des propositions sortant des sentiers battus.Un des choix pertinents de la série est de filmer ses personnages sur un pied d’égalité et de ne pas offrir des interprétations plus importantes que d’autres.Quelque part,cette posture est en rupture avec le moule traditionnel de la série où les personnages secondaires sont plus identifiables.Ce n’est pas désagréable,au contraire.Reste à voir si le tandem de scénaristes tient encore la distance sur les cinq épisodes restants sans lasser ou s’emmêler les pinceaux.Et c’est lors du cinquième épisode que tout commence à s’éclairer via un « cold case » remontant à la guerre froide.La nébulosité du début se comprend donc mieux.L’épilogue d’Elven est bien sûr éminemment politique car il statue sur les relations obscures entre la Norvège et l’ex URSS au niveau du Renseignement.La volte-face du personnage de Thomas est finalement la plus sidérante car son passé douloureux lui rejaillit de plein front en le laissant démuni.Sa quête de vérité lui coûte le prix fort et que les créateurs de la série ne lui offrent pas un minimum de réconfort ( contrairement à sa collègue militaire entrevoyant des perspectives) me dérange quelque peu.On ne met pas à terre un personnage qui s’est débattu pour trouver des raisons,des explications essentielles. La froideur des nordiques n’étant pas l’argument ultime.