ça se regarde.

J'ai commencé à regarder avec deux présupposés négatifs : l'idée que ça respirerait sans doute le tout-sécuritaire des années Bush Jr et le lendemain du 11 septembre, quand tout le monde était tétanisé par la guerre en Irak. Et l'idée que la Justice League devient un véritable Etat dans l'Etat, rêve mouillé de partisan du patriot Act.

Et le premier épisode m'a conforté dans cette mauvaise impression : on voit une Justice League aussi organisée que la CIA et un premier épisode qui légitime l'ingérence dans un pays confronté à une crise.

Pourtant cela vaut vraiment la peine de regarder cette série, qui est même supérieure par moment à celle de 2001. Car justement, il y a une réflexion autour du fait que la Justice League, en fonctionnant trop bien, dérange les équilibres habituels. Une organisation secrète, Cadmos, va avoir pour principal but de fournir une alternative à la Justice League, voire à débrancher cette dernière. La présence sur le satellite-base de la ligue d'un canon puissant qui affolle tous les pouvoirs sur Terre est un élément bienvenu.

Il y a aussi l'évolution de Luthor, tenté par une fusion avec Brainiac, une entité dévoreuse de mondes, celle de Flash qui sort un peu de son rôle de comic relief et une ligue de méchants pérenne dirigée par Bromm (ou un nom comme ça, bref, un gorille doté de pouvoirs psychiques).

A noter une plus grande sexualisation des héroïnes, en particulier Huntress, Black Canary et bien entendu Wonder Woman. Mention spéciale à l'épisode où elles se font hypnotiser pour que Luthor organise des combats de catch (manière particulière de renflouer ses caisses). Peut-être que ça passerait un peu moins aujourd'hui, ce genre de script.

Bref, c'est prenant et ça vaut le détour.