Marvel's Daredevil
7.2
Marvel's Daredevil

Série Netflix (2015)

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Mon avis sur l'intégralité de la série Daredevil, avec mon avis au fil des saisons



Avis sur la saison 1 : Comme The Shield ou The Wire, mais avec un super héros. (Écrit en avril 2015)



Putain, Daredevil, ça a toujours été ma kryptonite.


A chaque fois que je parlais comics-book, je disais "bon, j'aime pas les super-héros, c'est de la merde.... sauf Daredevil."
Depuis quelques années, je disais aussi "je préfère les adaptations de super héros en film que je trouve meilleures que les bds... sauf Daredevil."
Je voulais pas voir de séries de super-héros*, mais, avec l'arrivée d'une série autour du super héros aveugle, je peux rajouter un "les séries de super-héros Marvel c'est naze... sauf Daredevil. "


On sent clairement que les scénaristes à l'oeuvre sur cette série sont fans du même comic-book que moi (un run de Frank Miller dans les années 80 ou 90) et ont envie de raconter une vision sombre, structuré et "réaliste" de Daredevil. (Oui, je mets "réaliste" entre guillemet, parce que c'est complètement con de vouloir des super-héros "réaliste". C'est comme demander un "Space Opéra qui se passerait sur Terre". Ou un "porno sans scène de sexe ni gens tous nus.") Et du coup, au lieu de prendre inspiration sur un film de super-héros, on a l'impression qu'ils ont potassés "The Shield" "The Wire", "Breaking Bad" afin de construire les intrigues et l'univers du méchant.


Car, on le sait, pour faire une bonne histoire de super héros, il faut un bon méchant, et la dépiction de celui-ci est assez intéressante. Habituellement, un scénariste fainéant nous aurait fait le coup du "Maître d'Échec" c'est à dire un méchant qui a tout planifié dans l'ombre et dont on nous raconte à chaque fois que le héros fait un truc, qu'il l'avait complètement prévu, avec une mafia d'autant plus impénétrable qu'elle est opaque. Non, pas ici. Si Wilson Frisk (alias "the Kingpin" dans la bd) tire les ficelles du syndicat du crime et à corrompu (de façon abusé) la moitié de la ville, il n'empêche qu'on assiste dès le premier épisode à des scènes au coeur de son organisation, qu'on voit ses seconds, leur rôles au sein de l'organigramme, leur personnalité. En plus de donner de la chair et une personnalité à celui-ci, cela permet de vraiment mesurer l'ampleur de la pieuvre tentaculaire qui s'empare du quartier de "Hell's Kitchen." (Et de New York aussi, même si j'ai l'impression qu'ils ne disent JAMAIS le nom de leur ville.) De plus, la série évite le gimmick visant à traiter plusieurs méchants "symbolique" du comic-book sur une même saison au risque de rendre le résultat décousu. (Quoi qu'on me signale dans l'oreillette que Owsley était aussi un méchant récurrent du comic-book. Soit.) Ici, il n'y a qu'une seule force à éliminer et c'est bien suffisant.


Face à eux on trouve un quator de civils : deux avocats, une secrétaire à la "Erin Brokovitch" et un journaliste qui tentent de le mettre à jour cette mafia. La particularité vient du fait que l'un d'entre eux à des super-pouvoirs, qu'il cache et que son implication va "entre autre" faire dérailler le plan de Frisk. Car non, le super héros ne fait pas tout, les personnages autour vont avoir leur coup de génies et les méchants, en tant qu'être humains, vont faire des erreurs. C'est intéressant aussi de voir qu'au fil de la série, aucun des personnages féminin n'est une "demoiselle en détresse", qu'aucun personnage n'est un bouche-trou, qu'il y a une vrai évolution de ceux-ci au cours de l'intrigue. Et le casting est excellent, je ne connaissais pas Charlie Cox, il est bon et ils ont récupérés la meilleure actrice du casting de "True Blood". J'avais peur que Vincent D'onofrio nous refasse le regard psychopathe de "l'adjudant Baleine" ... mais non, le gars a vraiment composé un autre type de méchant.


Série de Super Héros oblige : il faut de l'action. Série "produit d'appel de Netflix" oblige : ils ont du pognon pour le faire. Du coup, les rares combats sont vraiment très très bien foutus, la série osant même plusieurs fois faire du plan séquence. Alors, certes, je ne suis pas naïf, on en 2015 et on peut maintenant truquer numériquement un plan monté pour qu'il passe pour être un plan-séquence, mais c'est beau à voir et pertinent dans les moment où cela arrive.


Netflix cherche à rivaliser avec les chaines de Pay-per-view, comme HBO, FX ou AMC du coup, cela explique la courte durée de la saison (13 épisodes) et le côté franchement sombre des épisodes, avec "évidemment" un "prend-ça dans ta gueule" au Daredevil de 2003 : Après la nullité du film avec Ben Affleck, on voit qu'auteurs, producteurs et diffuseurs se sont dit qu'ils allaient mettre le paquet pour avoir enfin une série adulte et violente qui rendrait justice au médium d'origine. Du reste, ça l'est peut-être un peu trop pour moi, car j'ai trouvé que la série était vraiment gore avec de nombreux gros plans sur les plaies du héros, lorsqu'il n'est carrément pas en train de se faire recoudre (brrrrr.) Contrairement à beaucoup de gens, j'ai pas vraiment accroché à l'idée de me taper 13 épisodes d'un coup (j'aime bien discuter d'un épisode sur les forums, attendre une semaine la résolution d'un cliffhanger, prendre une heure par semaine pour regarder telle ou telle série...) et ça encourage vraiment le "Binge Watching" à son maximum. Je suis peut-être de la vieille école.


Ha, et série "Marvel" oblige, Daredevil fait parti de "l'univers étendu" Marvel. Pour le coup, c'est fait plutôt finement avec un traitement où les mentions restent relativement invisibles : quelques allusions de Foggy sur certains costumes de super héros et d'autres sur la ville de New York dont une partie aurait été détruite. Ce qui est intéressant d'ailleurs c'est que la série trouve la source de ses problèmes des événements finaux du film Avengers, lorsqu'une bonne partie de la ville de New York est détruite par des forces extra-terrestres. Ce qui pousse du coup, toute une intrigue sur la reconstruction et la destruction d'une partie de la ville par les entreprises de Wilson Frisk. Ce qui est d'autant plus fort, c'est qu'on part sur un postulat de base fantastique et super-héroïque, pour retomber sur quelque chose de réel et de local (les entreprises du bâtiment gérées par des mafias...)


Ce qui est intéressant ça reste qu'ils minimisent totalement le côté "surnaturel" du truc en restant dans le flou : Daredevil tiens ses pouvoirs des produits chimiques... mais aussi de son entraînement. On voit Madame Gao le renvoyer très loin... mais ça passe tellement vite qu'on oublie ce détail. C'est finement joué.


J'aime aussi le fait qu'il n'y ai pas de côté "complaisant" envers le héros : Daredevil est traité plusieurs fois comme un taré qui se fait justice soit même (le mot "Vigilente" est même prononcé plusieurs fois... et ces types existent VRAIMENT dans notre univers...) et la série recadre parfois le personnage en le montrant comme un personnage dont les choix moraux ne sont pas forcément les bons. (OUF !) Pourtant, on évite quand même pas les écueils assez maladroits du genre (avec un dernier plan tellement convenu qu'il en devient risible.) A vrai dire, c'est lorsque la série commence à se souvenir qu'elle est un truc de super héros qu'elle nous fait décrocher (quand Matt Murdock enfile son costume final, se trouve un nom, se justifie...)


Un comble.



Avis sur la saison 2 : Matt Murdock : Bon vigilante. Très mauvais avocat. (Écrit en avril 2016)



Après avoir mis deux semaines à regarder les 13 épisodes de la saison 2 de "Marvel's Daredevil" (oui, je prends mon temps, mais ça prend quand même 12 heures...) voici ce que j'en retiens : C'était chouette, mais moins bien que la première saison.


Disons qu'avec le développement du cabinet Nelson et Murdock à la fin de la saison dernière et le début de saison où visiblement ceux-ci ont des clients, je m'attendais à ce que la saison devienne enfin un mélange entre série de Vigilente/super héros et série judiciaire. Ce fut presque le cas au milieu de la saison avant d'être très vite balayé d'un revers de la main. La nouvelle équipe voulait plus se centrer sur l'arrivé de Frank Castle (alias The Punisher) et d'Elektra qu'autre chose.


Bon, au moins cela ne se fait pas au détriment des personnages secondaires de Foggy et Karen qui trouvent une évolution très intéressante et très logique au cour de la saison. J'aime bien quand une série de super-héros réussi à bien gérer ses personnages "sans superpouvoir" afin d'en faire autre chose que des boulets, des faire valoirs ou des pourvoyeurs d'intrigues dont on se fout. Mais du coup, le pauvre Matt Murdock se retrouve dans la peau du pire avocat du monde. (Alors qu'au même moment, je regarde une autre série sur "le pire avocat du monde" et que celui-ci s'avère plutôt doué...) A croire qu'il n'a eu son diplôme que parce que les examinateurs étaient attendris par ce jeune aveugle au visage d'Ange.


La saison gère bien ce passage du personnage qui décide vraiment de devenir un justicier à temps complet jusqu'à foutre sa vie personnelle à la poubelle. Par contre, elle manque sévèrement d'un véritable méchant. Durant une partie de la saison l'antagoniste principal est le Punisher, puis il y a une intrigue secondaire avec Elektra et à la fin la série se finit en combat contre La Main, une organisation secrète et le tout prend des accents d'intrigue à la "Ra's al Ghul" avec des société secrète qui se battent pour des prophéties anciennes. Si certains kiffent ce genre de truc, personnellement ça me pose finalement un problème avec l'évolution du personnage de Daredevil.


En gros, les scénaristes ont eu l'intelligence de continuer le travail de la première saison et de continuer de s'interroger sur le statut du "Vigilente" : doit-il tuer, doit-il se faire justice lui-même, ne fait-il pas finalement obstruction à la police ? (Étant donné que la corruption dans la police s'est terminée avec la première saison et que le personnage du sergent Brett Mahoney est devenu une sorte de "commissaire Gordon.") Du coup, on place Daredevil face à deux personnages qui, bien qu'animé du même sentiment de justice que lui, n'ont pas les mêmes codes : le Punisher tue, voire massacre à tout va tandis qu'Elektra est moralement ambigüe et prend plaisir à tuer.


Et si j'ai bien aimé au début ce que la saison faisait avec cette notion...


L'épisode où Daredevil est enchainé et tente de raisonner le Punisher possède des dialogues bien foutus et très intéressant. Il y a le fait que la série réussi à nous faire de la peine pour un pauvre homme de main, habituellement le genre de type "tuable" à volonté dans les scénarios. Et le fait qu'Elektra est parfois montré comme "atteinte d'une envie de tuer" évite le côté "tuer c'est cool."


Au final, j'en sors un peu mi-figue, mi-raisin :


A la fin de la saison le Punisher est vu comme un allié. Et alors qu'ils avaient consciencieusement évité de le montrer comme un personnage "cool" mais plus comme un bourrin relativement fou, dans le dernier épisode, il aide Daredevil à affronter La Main en tuant des ninjas au fusil sniper. Et il arbore son t-shirt "trop cool" du comic-book. Idem pour Elektra : si dans les premiers combats, Matt Murdock faisait tout pour que ses alliés ne tuent pas ses ennemis, à la fin ça ne lui pose plus de problème d'avoir à ses côtés une fille qui tue des gens en leur insérant des Sai dans le crâne. Alors, certes, il ne tue pas mais laisse d'autres personnes le faire à sa place.... mouaif.


Du reste, c'est toujours aussi (voir plus) gore, les scènes de combats sont très bien chorégraphiées même si on commence à s'y habituer, il n'y a pas vraiment d'erreur de casting, l'écriture est globalement bien gérée malgré un changement de Showrunner et ça se regarde honnêtement bien.


Trois choses que j'ai bien aimé :
- Réussir par petite touche à nous montrer que les événements de cette saison se sont étalés sur 6 mois. (Du jour le plus chaud au jour le plus froid.) Ce qui est un peu une ironie pour une série dont tous les épisodes sortent le même jour.
- Je reprochais à Jessica Jones de ne jamais réussir à nous faire sentir qu'elle se passait dans le même univers que Daredevil. Et bien, ça s'est vachement améliorée avec des petites touches scénaristiques sympathiques : le nom de Jessica Jones est prononcé, on revoit quelques têtes connues (dont un petit rôle de JJ ayant un rôle important dans Daredevil) et quelques allusions son lancées pour montrer que ça se passe réellement dans le même quartier, sans que ce ne soit génant pour un spectateur n'ayant pas vu Jessica Jones.


Du coup, j'ai de plus en plus hâte de voir le projet "Defender" en me disant que ça pourrait être l'occasion de voir tout un tas de personnages secondaires interagissant les uns avec les autres (Foggy Nelson et Jeri Hogarth, Karen et Trish Walker)


Le fait de faire revenir Wilson Frisk au milieu de la saison durant deux épisodes qui relancent l'intrigue Castle et permette de poser des jalons pour la saison 3 (ou 4 ?) sans que ça ne soit trop abusé. Même si à la fin Frisk finit par avoir tellement de pouvoir en prison que c'est limite abusement débile (mais la série abandonne petit à petit tout réalisme) , D'Onofrio est comme toujours impeccable et Matt Murdock en prend pour son grade. (T'as vraiment un diplôme d'avocat Mattie ?)



Interlude :



Si vous souhaitez suivre le fil de ma pensée, je vous conseille mon avis sur :
- Luke Cage
- Iron Fist
- The Defenders



Saison 3 : Le chant du cygne du Marvel Netflix-verse.



Personnellement, depuis l'échec The Defenders, j'en avait ma claque du MCU-Netflixverse : je n'ai pas regardé la saison 1 du Punisher (voir plus haut, je hais le personnage) je n'ai pas continué les saisons 2 de Jessica Jones et de Luke Cage alors que j'avais apprécié la saison 1 et j'ai pas eu envie de m'infliger une saison 2 de Iron Fist. Si j'ai recommencé avec Daredevil, c'est parce que la fin de The Defenders semblait vouloir adapter l'arc Born Again du comic book.


Comme je l'avais dit plus haut, c'est un arc de Frank Miller qui m'avait fait accrocher au personnage : une histoire assez noire où Daredevil subit une descente aux enfers, sombrant presque dans la folie, s'annihile ses potes. De plus, elle montrait le Caïd comme un ennemi tout puissant. Et on apprenait qui était la mère de Daredevil.


Et ça se sentait que les scénaristes avaient envie d'aller vers cette direction depuis un petit moment, notamment lorsqu'on voit la progressive alienation de Matt Murdock contre ses amis durant la saison 2. De plus, la série avait encore des choses à raconter avec Wilson Fisk et montre en parallèle la monté de celui-ci et la chute du héros. De plus, il continue la rivalité entre le deux personnages instauré durant la première saison. Là où Daredevil et Fisk étaient des inconnus l'un pour l'autre, il s'instaure une relation de haine et d'obsession l'un pour l'autre.


Relation conclue dans le final. Matt Murdock n'est plus un avocat lambda qui est méprisé par Fis et Daredevil n'est pas ce héros qui l'a mis à terre par hasard. C'est au contraire quelqu'un qu'il finit par craindri, tandis que Murdock voit en Fisk l'être humain qu'il avait toujours refusé de voir. D'où le fait qu'une nouvelle saison avec ces deux là aurait été la saison de trop.


De plus, on voit enfin Matt Murdock sortir d'une période sombre qui n'tait pas là que depuis le début de la saison mais carrément depuis le début de la série. Ses potes savent qui il est et il sait qu'il peut compter sur eux, leur cabinet sur des bases "plus stable que Jessica Jones." (Dont la série s'est finie sans avoir de réelle conclusion.)


La série revient à ce qui avait fait son succès en première saison : un univers noir, un méchant qui semble toujours insaisissable et avoir un coup d'avance sur le héros, des personnages encrés dans la société civile (Foggy et Karen sont loin d'être des boulets) et de véritables enjeux. J'avais un peu peur à l'idée que le personnage de Bullseyes soit dans cette saison, tant l'ennemi est bien trop cartoon à mes yeux pour une série comme Daredevil (et plombait en partie le film de 2003) mais au final, ils l'ont vraiment bien intégré au scénario. On a un vrai psychopathe qui s'intègre bien au scénario. Certes, ses pouvoirs sont over the top, mais ceux de Daredevil aussi, du coup, ça fait ton sur ton. D'ailleurs la baston de fin de la série est intéressante. Pas qu'elle soit filmée en plan séquence comme avant.


Mais parce qu'on a trois personnages qui s'affrontent à égalité les uns contre les autres : Pointdexter, Daredevil et Fisk doivent à la fois se taper dessus et Daredevil doit éviter que l'un ne tue l'autre (ou que Pointdexter ne tue Vanessa). Ce qui donne un combat assez jouissif à voir.


Autre point intéressant, l'agent Nadeem, qui commence la saison comme une potentielle tête à claque et fini par beaucoup s'approfondir durant celle-ci, nous montrant les coulisses de ce qu'il se passe au sein du FBI. Après tout n'est pas si bien que ça, notamment la relation entre Daredevil et la religion (et sa maman) et qui plombe parfois la saison. Pour le coup, on reste dans un côté psychologique qui faisait la marque de fabrique de la série à ses début (il y a même tout un épisode basé sur le passé de Karen.)


Autre point intéressant :


C'est le meurtre d'un personnage tué de façon merdique (on la voit via des caméras de sécurité et j'ai mis du temps avant de comprendre que c'était elle qui était tuée) qui dénoue toute la situation.


Alors, soyons honnête, c'est au cours du visionnage de cette saison 3 que j'ai appris que la série ne serait pas renouvelée, ce qui lui donne un goût assez particulier d'achèvement. D'ailleurs, s'il n'y avait cette merde de Punisher ça aurait été une fin excellente pour le MCU-NETFLIXVERSE qui aurait commencé là où il a fini. Tant pis. J'espère juste que Disney ne va pas rebooter la série pour une raison ou une autre et laisser la licence respirer.

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le 25 mai 2015

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