Marvel's Daredevil
7.2
Marvel's Daredevil

Série Netflix (2015)

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Marvel's Daredevil est un show qui veut s'imposer dès son générique, paré d'un design classieux et musique idoine. Une grande maîtrise dans l'écriture, un soin énorme sur la mise en images. Et des erreurs de jeunesse aussi. Matt Murdock, aveugle depuis l'âge de 9 ans suite à un accident, enfile le costume du Diable Rouge et tente de barrer la route à des gangs tentant d'avoir la mainmise sur la ville. Tandis que la corruption gangrène peu à peu les lieux, Daredevil fait le ménage, tout en laissant la justice, telle qu'on la connaît, prendre la relève une fois les truands appréhendés. Pour arriver à ses fins, et avancer dans sa mission incessante, il tabasse, il interroge, il charcute le moindre malfrat qui aurait le malheur de se trouver devant ses yeux (façon de parler), et c'est alors qu'en quête de réponses, il le cuisine tendrement: Hell's Kitchen n'a jamais aussi bien porté son nom. Une cité sombre, en décomposition. Mais Matt apprend encore. Il n'a pas son costume définitif, est très (trop ?) clément, limite devil profond, donc dans cette première saison, il va prendre un sacré paquet de baignes. Il tâtonne, bastonne, apprend de ses erreurs avant de les reproduire.


Resilient Devil
Saison 1: Des personnages forts, des acteurs impliqués. D'Onofrio est impérial et apporte énormément à ce début de série, surtout vu l'importance qu'il prendra peu à peu. S'il demeure un véritable méchant dans l'âme, ce colosse aux pieds d'argile est tellement humain et son histoire est tellement bien présentée - par le biais d'un épisode entier notamment, peut-être le meilleur de la saison - que l'on en arrive à s'attacher à ce qui est pourtant bel et bien un monstre. Charlie Cox est sacrément convaincant, le combat de Murdock semble perdu d'avance tant les paramètres avec lesquels il doit composer sont nombreux. Son handicap, qui n'en est pas un selon son mentor, son costume de Daredevil la nuit, d'avocat le jour, les différents acteurs qui font la pluie et le beau temps à Hell's Kitchen, la police, sur laquelle il ne peut compter que par l'intermédiaire de Mahoney, sa façade, ses liens sociaux et affectifs, avec Karen et Claire notamment (Deborah Ann Woll et Rosario Dawson, délicieuses - ne me demandez pas de parler de leur jeu, je n'y ai pas vraiment prêté attention...). Et aussi Foggy, l'associé et meilleur pote, le mec normal mais un peu geignard quand même dont l'amitié avec le héros sera mise à rude épreuve. Malgré l'immensité de la tache, tel Battlin Jack, son boxeur de père, le Diable encaisse et inlassablement, se relève.


Très vite, la galerie de personnages réussis s'étoffe. Nobu, Stick, Madam Gao, et même des rôles complètement secondaires comme Melvin ou Wesley, finissent de façonner l'identité de la série. Les hommages au 7ème art se multiplient - Old Boy par l'usage de plan séquence audacieux. Drew Goddard instaure également des ambiances à la Refn/Nolan par des jeux de lumière et de pénombre. Une tonne de bonnes idées de mise en scène, d'introductions d'épisodes, d'histoires développées (l'épisode 8, encore une fois !). En revanche, Marvel's Daredevil insiste assez lourdement, du moins à ses débuts, sur le handicap de Matt Murdock (au moins 5 répliques ou indices par épisodes, je ne sais pas si cela s'est atténué ou si j'ai arrêté d'y prêter attention par la suite). Quelques maladresses, des petits problèmes de rythme, mais une entrée en matière solide, malgré une fin ratée.


que j'aurais aimé un plan final de saison avec Fisk fixant le mur de sa cellule, ç'eût été parfait !


La saison a été engloutie en quelques jours, puis revue avec Madame après l'avoir convaincue que «si si, cette série de vigilante pourrait te plaire !»


Carrie au braille du Diable
Saison 2: une époque est révolue. Celle où Fisk fut King. L'est-elle seulement ? Cette nouvelle saison s'inscrit dans la continuité de la précédente, tout en apportant son lot de nouveautés en terme de protagonistes. Le Punisher déjà, fait forte impression dès le début. Une représentation étonnamment attachante et badass, un bourreau très (trop ?) humain – d'après le peu que je connais du personnage de comics, il n'est pas du genre loquace. Jon Bernthal impose son personnage par son caractère sans concessions – philosophie en totale opposition avec la barrière morale fixée par Daredevil, celle qu'il ne peut se résoudre à franchir. Celle de tuer. Cette différence de style constituera l'un des principaux ingrédients de cette nouvelle fournée d'épisodes. La voix de la sagesse contre la voix de la mort (littéralement, la voix de l'acteur détonne). Elektra quant à elle, est bien charmante (la fraîche frenchie Elodie Yung aidant bien...) mais j'ai été bien moins touché par l'histoire de son personnage que par celle de Frank Castle.


Dès les premiers épisodes, les intrigues et sous-intrigues se démultiplient, on voit poindre du mysticisme pas toujours bienvenu et un brin expédié (avec sans doute de nouvelles explications dans la prochaine saison, comme en témoigne la fin de celle-ci), des facilités, pour un ensemble moins homogène, plus foutraque que la saison 1. Cherchant des repères, je me suis d'ailleurs assez longuement demandé si nous aurions un vrai bad guy de saison de la trempe de Wilson Fisk. Attentes plus ou moins récompensées, avec une paire de retours inattendus. On note une véritable montée en puissance dans la réalisation, plus d'ambition tout du moins: plus de fight, plus d'ennemis, un plan séquence démentiel. Quelques bonnes grosses répliques «You're one bad day away from being me». Une alternance entre très bonnes bastons et moins bonnes, des moments faibles (c'est quoi ce plan de ninjas qui courent sur les toits tout droit sorti d'un sentai du pauvre ? Pis le don exaspérant de Karen pour se retrouver dans la mouise histoire d'être secourue par l'un des deux justiciers...) voire carrément cheesy et/ou cliché


la mort d'Elektra dans les bras de Red, OMG !


Pourtant, malgré de nombreux ratés ou coups de moins bien, l'oeuvre de Goddard réussit là où tant de longs métrages se sont plantés avant elle.


Enfin, cette saison 2 est une main tendue vers la réunification prévue dans The Defenders, avec l'apparition de l'avocate campée par Carrie-Anne Moss dans Jessica Jones, l'une des autres séries concernées par ce rapprochement. Reste à espérer que les personnages toujours dans l'ombre pour le moment, réussissent leur passage à la petite lucarne. Avec autant de noms prestigieux autour du projet pharaonique de Marvel, gageons que Netflix écoute ce bon vieux Frank et mette le spectateur KO, sans demi-mesure.


«You hit 'em and they get back up. I hit 'em and they STAY down !»

Gothic
7
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le 24 mars 2016

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Gothic

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