Lancée en 2006, Minuscule en est aujourd'hui à sa troisième saison (depuis 2012) et a eu les honneurs d'une adaptation en salles, l'excellente Vallée des fourmis (2014). La série met en scène les péripéties de petits animaux, insectes notamment, dans la campagne française. L'animation 3D se mêle aux décors naturels. Le résultat est extrêmement joli, en toutes situations. Malheureusement, un aspect peut s'avérer plombant (il concerne surtout la première saison) : les auteurs de Minuscule semblent interdire à leur série de développer son propre caractère.
Inspiré du film documentaire Microcosmos (1996), Minuscule en est une version burlesque et quelquefois, contemplative elle aussi. C'est ici qu'est le problème : dans le rythme et le contenu même des balades. Il y a beaucoup de redites dans les gags ou les idées, les histoires sont parfois faibles et les personnages trop souvent peu réactifs. Là encore, cela concerne surtout la première saison 1 et les débuts, mais cette dimension restera une donnée de fond toujours prête à exercer son influence. Même les stars comme la coccinelle mettent du temps à s'affirmer avec des traits structurés.
L'humour est généralement un problème et gagne à rester à l'arrière-plan. Pour autant, il reste toujours un charme intact, des éclats redonnant la foi pendant les tunnels trop longs ; et accessoiremment, un potentiel mirifique ! De plus, on ne soulignera jamais assez la qualité technique de Minuscule : il ne s'agit pas seulement de sa beauté plastique, mais également de l'aspect de ses petites créatures ou de son animation modèle ! Les ''voix'' et bruitages sont à cette image, signant un travail immense et virtuose, malgré cette sécheresse récurrente, cette âme en sommeil.
Curieusement, un certain relâchement au niveau de la narration va profiter à la série au fil de son évolution. La saison 2 se montre beaucoup plus inventive et mise sur de nouvelles initiatives des insectes pour s'approprier l'environnement, au lieu de les empêtrer dans des situations cocasses et besogneuses. Le ton se fait plus délicat, l'action plus lisse, fermée autour d'une initiative : on cherche (et trouve) l'agréable performance en expérimentant des lubies audacieuses, comme la conduite d'une voiture ou la fabrication de pièges. Enfin il faut reconnaître que cinq minutes de Minuscule, n'importe lesquelles, valent largement le lot commun des courts de Pixar.
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