Minuscule : La Vie privée des insectes par Filmosaure
Drôle et touchante, la série Minuscule s’attache aux pas des petites bestioles qui peuplent nos champs, leur attribuant rêves et émotions.
Le long-métrage d’animation Minuscule – La vallée des fourmis perdues, sur grand écran depuis quelques jours, est directement adapté d’une série télévisée, déjà réalisée à l’époque par Thomas Szabo et Hélène Giraud. Il y a fort à parier que les mini-épisodes de 5 minutes, diffusés dans KD2A (France 2) puis Les Zouzous (France 5) soit globalement passés inaperçus au sein de la masse débilitante et hyper-vitaminée de ce qui est habituellement servi aux plus jeunes.
Muette mais dotée d’une bande son intelligente, chaque historiette ou presque est une ode à l’individu et ses différences. La juste dose d’anthropomorphisme – jamais aussi prononcé que dans la plupart des productions dont les animaux sont des héros, par exemple, et c’est ce qui fait la force de Minuscule – suggère que les escargots rêvent la nuit, qu’une facétieuse sauterelle aurait le sens de l’humour, ou qu’une petite coccinelle se laisserait aller à la compétitivité. Même un prédateur comme le faucheux devient très drôle et absolument adorable dans ses mésaventures alors qu’il ne cherche qu’à se nourrir. Le bucolique rejoint parfois une certaine mélancolie, lorsque ces insectes aspirent à viser la Lune ou s’extraire de leur condition de chenille… des métaphores fortes, qui se reflètent dans la condition humaine.
Minuscule choisit de mettre en scène ses petits héros numériques dans un décor réel, suggérant que ces aventures dont on soupçonne à peine l’existence ont réellement lieu, dynamisées par des effets sonores typiquement humains comme le vrombissement d’une course automobile ou les grincements d’un navire en équilibre sur les flots.
Aussi charmant qu’amusant, Minuscule mérite le regain de visibilité que lui accorde sa version cinéma. Une petite merveille à découvrir, sur petit ou grand écran.
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