Ce qui est bien avec les animés, c'est que les épisodes faisant 20 minutes on peut tester le pilote d'une série quand bien même le titre ne nous dit rien et le pitch a l'air obscur. Et le pilote de Kemono Incidents est de ceux qui sont suffisamment solide pour nous accrocher.
A vrai dire le premier épisode pourrait être un one-shot en lui même et raconte comment dans un village reculé du japon, un journaliste décide de s'intéresser à un orphelin étrange que tout le monde rejette et qui est assigné aux basses tâches. S'ensuit une histoire lorgnant sur le fantastique, un chara-design sympas et sans doute l'une des répliques les plus déplacé de la saison ("ça va peut-être te paraitre bizarre, mais je dois te montrer mon cul") et on était parti pour regarder la suite.
Parce qu'au final, Kemono Incidents est ce genre de petit shonen sympa dont le principe ne casse pas trop patte à un canard : les kemonos (des animaux japonais dotés de pouvoir magiques et capables de prendre l'apparence d'humains) vivent au milieu des humains et l'un d'entre eux, le Tanuki a ouvert une agence de détective chargée de résoudre les crimes liés aux kemonos et autres esprits surnaturels. L'intrigue est centré autour de Kabané, mi-enfant mi-ghoule (l'enfant du début) qui va bosser avec d'autres kemonos : l'enfant araignée qui tisse des toiles, le gamin aux pouvoirs de glace, le vampire qui s'occupe de maintenance informatique dans la cave, la fille-renarde de feu, etc...
La grande force de la série, c'est que si elle sait que ce qu'elle raconte ne révolutionne pas le genre, ses personnages sont suffisamment attachants pour donner envie de continuer. On sent que l'auteur a été un peu à l'école Oda pour écire l'histoire de ses personnages : les personnages ont tous une origine assez floue qu'ils cherchent à tout prix à connaitre et lorsqu'on apprend la vérité.... c'est parfois complètement horrible.
L'anime peut-être assez noir par moment, sans être violent ou choquant, on sent qu'il vaut mieux ne pas trop réfléchir à certains détails qui sont élipsés notamment ce qui concerne les recherches sur une maman ou le passé du frère d'Akira. C'est aussi intéressant de voir qu'a une époque où certains studios se délectent de mettre une "scène de faux viol mais presque" dans des productions qui s'en passeraient bien,ici ils ont tout laissé l'explicite de côté en sous-entendant "vous êtes majeur : vous avez très bien compris ce qu'il s'est passé."
Du coup, Kemono Incident se regardait vraiment sans déplaisir : parfois rigolo et insouciant, parfois relativement flippant, c'est le genre de Shonen que je ne pensais pas aimer mais qui fut une agréable découverte.
Le hic, c'est que jusqu'ici le manga est en cours de parution, que l'animé s'arrête à un moment où on vient à peine de poser le lore de la série. On apprend littéralement ce qu'est le "Kemono Incident" ou "Kemono Jihen" qui donne son titre à la série, dans le dernier épisode, en nous expliquant ue c'est un arc important pour la suite. Du coup, je croise très très fort les doigts pour une saison 2, même si connaissant la production japonaise ça n'a rien de gagné.
Ha, et l'opening est ultra-catchy (avec des airs espagnols, ce qui est assez surprenant.)