Histoires de résilience.

C'est peut-être bien la première fois que je tombais sur un "mélodrame", terme utilisé par Viki pour donner un genre à When My Love Blooms. Ce mot résume parfaitement ce drama. Critique :

Le premier épisode laisse imaginer un champ d'action au potentiel illimité. Han Jae-Hyun et Yoon Ji-Soo se sont aimés dans les années 90 à l'université. Le premier participe très activement aux manifestations étudiantes. Yoon Ji-Soo est elle issue d'un milieu privilégié, son père étant politicien. Elle aime jouer du piano, ce qui nous donne par ailleurs des scènes magnifiques au début. L'alchimie entre les deux acteurs est excellente. Ils vivent leur plus belle histoire d'amour, certes un amour un peu niais mais c'est l'âge pour le vivre pleinement ainsi. Ça joue à 200% la carte comédie romantique et ça marche. L'aspect rétro vintage de cette période est superbe. Jeon So-Nee qui joue Yoon Ji-Soo est d'un charme ébouriffant...

Retour à notre époque. Ils se retrouvent, la quarantaine passée, toujours malmenés par un entourage pour qui cette relation ne sied pas. Pourront-ils vivre la seconde plus belle histoire d'amour de leur vie ? Han Jae-Hyun est un père marié, il occupe le poste de vice-président d'un conglomérat et sort à peine de prison (?). Yoon Ji-Soo est une mère divorcée, elle est "pauvre" et participe à des manifestations syndicales contre ce conglomérat. Quel hasard ! Et pourquoi un tel volte-face de carrière pour Jae-Hyun ? Mais ce n'est même pas comme ça qu'ils se retrouveront la première fois. Je n'en dis pas plus. En tout cas, c'est un plaisir de voir Lee Bo-young (Mother) dans ce rôle de résilience. On l'aime de tendresse. Une personnalité fragile mais convaincue, une voix qui s'étiole face aux drames de sa vie puis retrouve rapidement toutes ses forces. Le drama fait notamment une référence historique à

Après les premiers épisodes, je me dis que le potentiel peut être énorme (j'ai attribué 10 au premier épisode). Les manifestations, surtout d'époque, c'est toujours très efficace sur moi. Ça fait des sujets très intéressants à traiter. Mais j'aurais dû me détendre : c'est un mélodrame. C'est utilisé de façon plutôt indirecte dans le scénario. On a pas de quoi porter un regard sur l'Histoire de la Corée et/ou en faire un "sujet de société" qui amènerait à une réflexion.

Un mélodrame, comme When My Love Blooms semble si bien le définir, c'est de toujours être dans une touche d’exagération de bons ou mauvais sentiments pour toucher notre sensibilité. Aucune scène n'est neutre. On a toujours une réaction un peu plus démesurée (par un cadeau, un service, etc). Dans votre intérêt je vous donne des exemples parmi les moins intéressants pour ne rien spoiler :
- Un vieux qui offre des jouets à son petit-fils ? Il lui en remplit ses bras jusqu'à l'excès.
- Offrir des courses alimentaires à Yoon Ji-Soo ? On le fait jusqu'à lui en remplir la pièce principale de son appart.

Malgré tout, ce n'est pas trop outrancier pour en remonter le défaut jusqu'au dégoût. Les acteurs n'exagèrent pas, c'est le genre qui est ainsi. Comme avec l'OST mièvre qui survient tous les quart d'heure pour valider les sentiments des personnages. Outre ces exagérations régulières, les scènes s'accumulent rapidement, faisant fi d'une chronologie plus logique : il peut se passer moins de 10 minutes d'épisodes entre l'émergence d'une idée ou d'un projet et sa concrétisation. Ça va vite. Les personnages ont à peine le temps de se créer une attente, de même pour nous en tant que téléspectateur, qu'ils répondent déjà aux besoins.

Par son format, When My Love Blooms devient forcément prévisible, voire répétitif. Nos deux amoureux revivent jusqu'au mimétisme des situations qui rappellent leur passé. C'est par ce procédé qu'on nous balance régulièrement d'une époque à l'autre de leur vie. On finit donc par deviner la scène qui va suivre. Parfois, les images sont même du déjà vu. C'est un peu dommage. Pourtant, je valide l'idée car ça contribue au sentiment de voir deux belles histoires en une seule. La première, la plus nostalgique et poétique, a largement ma préférence. Et si il faut le redire c'est toujours mignon, ou presque. Fait simplement exception quelques rôles secondaires de connards notamment lorsque la politique entrepreneuriale vient s'en mêler. Ça donne trop de discussions "stratégiques" qui ne m'intéressaient pas et que je n'ai compris que partiellement. Moi, je veux juste qu'on les laisse tranquille et que Han Jae-Hyun et Yoon Ji-Soo vivent heureux ensemble.

Finalement, When My Love Blooms est peut-être un très bon mélodrame mais ce n'est pas plus qu'un bon drama. C'est un genre particulier qui m'a plutôt lassé, lentement mais progressivement, même si j'ai cru un moment trouver une perle rare. Cela reste en tout cas qualitativement du même topo du début à la fin tant les manières sont identiques d'un épisode à l'autre. Ça vaut la peine de lancer le premier épisode.