Jamais aussi prenant et intense que Yellowstone 1883 (qui peut par ailleurs très bien se voir sans connaitre le reste de la série si l'aventure vous tente - mais je conseille quand même la série mère, croisement improbable entre Dynastie et Game of Thrones), que ce soit dans l'écriture relativement basique des personnages et des péripéties comme dans la réalisation, ce western reste néanmoins divertissant et agréable à regarder grâce à sa courte durée.
En effet l'ensemble reste rythmé et permet à cette histoire simpliste de garder une certaine fraicheur qui se serait vite étiolé sur la longueur (et encore c'est limite, bon nombre de personnages et d'arc narratifs ne servant tout bonnement à rien, si ce n'est à rajouter des couches de glauque pour peindre un tableau sombre de cette conquête de l'ouest, bien loin du rêve américain). On y suit les aventures d'une femme et de son fils, partis à travers les paysages tours à tours désertiques, boueux, puis enneigés l’Utah, pour rejoindre le père de ce dernier, tout en fuyant les indiens, les milices mormones qui sèment le désordre pour promouvoir leur secte, les chasseurs de primes, l'armée, et les loups. Ils seront aidés dans leur quête par le héros américain ténébreux amis des indiens, et par une jeune indienne en fuite elle aussi.
On pense bien sur à The Revenant (même scénariste) pour l'ambiance générale âpre et sombre (les deux histoires semblent se passer à la même époque dans des états presque voisins), mais la comparaison s’arrête là, la série offrant un scénario bien plus caricatural que le film d'Inarritu. Néanmoins, malgré des personnages peu crédibles et parfois agaçants dans leur obstination à se mettre dans la merde tout seul, des aventures relativement pauvres dans leur variété et une conclusion abusivement dramatique et prévisible, l'ensemble est suffisamment bien emballé pour que l'immersion fonctionne et qu'on suive sans déplaisir ces 6 épisodes qui fonctionnent bien, à défaut de surprendre réellement (il y a tout de même quelques scènes et rebondissements sympatoches).
Bref, ça n'invente, rien, ça ne renouvelle pas le genre, c'est un peu trop dramaturgique dans l'écriture, et ça sera probablement vite oublié, mais c'est très joli à regarder et j'ai perso passé un bon moment.