Abstract: the art of design nous présente huit professionnels tous regroupés sous la grande bannière du design. Ils sont (dans l'ordre): illustrateur, photographe, designer graphique, scénographe, designer industriel (chaussure), architecte d'intérieur, designer industriel (automobile) et architecte.
Étant étudiant en design industriel, je me suis dit que c'était un super bon plan pour comprendre un peu comment travaillent ces grosses pointures du design.
Le premier épisode avec Christoph Niemann, illustrateur Allemand, est intéressant et on est rapidement absorbé par sa manière de travailler et son esprit curieux. Alors forcément j'en ai cherché un autre: bingo, Morgan Neville, architecte, boom, encore un truc intéressant (si on met de côté l’ego démesuré du gars...)! A ce moment je me suis dit que j'étais tombé sur la poule aux œufs d'or avec cette série!
Puis premier bémol, j'ai regardé l'épisode sur Ilse Crawford, architecte d'intérieur, qu'ils appellent constamment décoratrice d'intérieur. Passons, je ne suis peut être juste pas dans l'esprit de l'activité, puis il est régulier de ne pas aimer le travail d'un créateur.
A ce moment ça me grattouillait trop. Je suis allé regarder ce que les industriels faisaient, en commençant par Tinker Hatfield, célébrissime créateur des chaussures Jordans entre autre. L'histoire de la basket moderne m'a étonnamment intéressé mais en parallèle on nous présente un monde avec des grosse caisses, des stars qui sont super potes avec le mec qui fait leurs pompes en dessinant du bout des doigts sur des A3. En dehors des choix de création désastreux sur un plan écologique, la manière de travailler de Tinker Hatfield est celle d'un homme privilégié et qui a été formé comme architecte dans les années 70 et n'est adapté que sur un plan visuel.
On retrouve cette vision à l'américaine du design industriel et de la recherche visuelle pure avec Ralph Gilles, chez Chrysler. On admettra malgré tout que celui ci se rapproche bien plus de qui se fait vraiment en 2017 si on est conscient des enjeux.
Dans Abstract: the art of design, on effleure seulement les sujets abordés, on montre le glamour, on y montre la réussite et bien trop souvent on y montre des orgueils démesurés. Bien évidement, Netflix ne pouvait pas plonger trop profondément, c'est une série qui vise une le grand publique mais nous parler plus de leur quotidien (le vrai, pas les visites de Michael Jordan et les voyages à l'autre bout de la planète) et surtout de leurs inspirations et questionnements seraient plus intéressant.
Malgré tout, la série n'est pas à jeter, l'étrangeté de la création et de la recherche visuelle se sentent dans le premier épisode amis aussi avec Platon, photographe et Paula Scher, designer graphique.