Je suis habituellement peu client de l’esbroufe du plan-séquence, s’affranchir d’une arme aussi puissante que le montage me paraissant un choix souvent idiot. Mais il y a un moment où il faut cesser d’être dogmatique et écouter ses émotions : Adolescence m’a secoué, retourné, bouleversé. Car son dispositif, insérant le récit dans un temps réel, est toujours au service d’une écriture brillante. Rarement un récit aura su créer autant d’empathie pour ses personnages, que ce soit cet adolescent sur le banc des accusés, ses parents ou même les enquêteurs. Évacuant vite la question de la culpabilité du protagoniste, la série approfondit des thématiques plus riches qui résonneront chez n’importe quel adolescent ou parent et parvient à saisir avec une infinie justesse son époque et le mal-être de la sortie de l’enfance.