Il m'aura fallut un an avant de me décidé à regarder la saison 5 d'Aggretsuko.
Il faut dire que j'étais parti fâché avec la saison 4. C'est en apprenant que la cinquième saison était la dernière et qu'elle traiterait de politique, que je me suis dit que j'allais me laisser tenter. Après tout, même avec des épisodes de 18 minutes, ça reste quand même une saison qui se regarde vite.
Et bien m'en a pris, puisque c'est enfin une bonne saison d'Aggretsuko. Pourtant, ça partait dans une direction que je n'aimais pas trop vu que Haida était très présent et qu'il partage le générique avec Retsuko. Visiblement, tout deux formes un couple. Un couple à la japonaise, puisque finalement on ne les verra pas s'embrasser, ni même avoir une véritable déclaration d'amour. A un moment, Retsuko a même du mal avec les habitudes de son petit ami... mais ça ne servira que de gag. Ils sont ensemble, et puis c'est tout.
La saison est divisée en deux, une première partie dans laquelle on suit beaucoup Haida qui s'est fait jeter de son appartement et se retrouve à faire des petits jobs pourris et à vivre à l'intérieur d'un cybercafé au côté d'une jeune adulte dépressive. Il y a une sorte de vision de l'enfer du travailleur sous-payé et l'image de ces box noirs, impersonnels, dans lequel il dort, seulement éclairé par la lumière des écrans. C'est assez saisissant et c'est la première fois que je vois une vision assez didactique sur la façon dont les gens tombent dans la précarité.
Puis, il y a une deuxième partie, qui arrive vraiment sur le tard, où Retsuko se retrouve, un peu contre son grès, a devoir se lancer en politique en devenant candidate pour "le parti de la rage." Pour le coup, j'avais peur que ça soit plus un prétexte aux gags dans un contexte de parti fictif un poil dépolitisé où tout est concentré sur Retsuko et pas son message... mais il y a néanmoins un discours sur l'ancienne génération, conservatrice, celle qui a connu la bulle des années 80, qui s'oppose aux jeunes travailleurs qui galèrent pour s'en sortir.
Et puis, je fais bien de le mater avec un an de retard, parce qu'il y a un an, le côté "cette personne va convaincre les gens de voter par le chant" ça m'aurai fait pousser un soupir d'exaspération ("non mais n'importe quoi.") Tandis que maintenant que le phénomène Taylor Swift est passé, ça me semble limite plus crédible.
Alors, oui la série à complètement dévié de son idée initiale qui consistait à raconter la vie de bureau. Mais néanmoins ça se suivait bien et ENFIN la série raconte quelque chose sur le japon. Dommage toutefois que la fin soit un peu expédiée : on aurait pu avoir un peu plus de focus sur le destin de certains personnages. C'est la fin de série, merde.