Un cafouillis symptomatique des dernières séries de la licence Star Wars

Ahsoka ou le retour sur le grand écran d'un personnage adoré des fans, padawan de celui qui devait ramener l'équilibre de la Force (ou bien l'a t-il fait ?) : Ahsoka Tano. La saison complète n'est pas encore sortie et pourtant me voici à rédiger ma première critique sur ce site que je consulte rarement mais qui me permet toujours d'avoir un éventail d'avis éclairés (ou pas !). Et ce pourquoi ? A cause d'une quantité improbable d'énergumènes mal éduqués, frustrés et par ailleurs très certainement étrangers au propos de l'univers de Star Wars, qui font resurgir de critiques de bas étages dignes d'adolescents prépubères concernant cette série accusée de féminisme à outrance et de wokisme.

Est-il besoin de rappeler la place forte et datée de personnages féminins plus que représentés (dans la trilogie originale, la prélogie comme dans les productions plus récentes de Disney : Padmé, Leïa, Sabé, Asajj Ventress, Grande Matriarche Talzin, Depa Billaba, et c'est sans compter les personnages de l'univers étendu Legend comme Dark Talon ou Mara Jade), bref on pourrait y passer des heures.

Est-il par ailleurs nécessaire de rappeler sans cesse que représenter des personnages de sexe féminin , qui plus est lorsque ces dernières ont tout à fait leur place dans une intrigue, et quand bien même ce ne serait pas le cas, ne vient pas couper les roubignoles à ces garçons visiblement en manque de testostérone.

La série, pour revenir sur le sujet principal n'est, à mes yeux, et en tant que fan de Star Wars avant tout, mais aussi en tant qu'amateur de séries d'aventure et à fortiori de space opéra pas un réussite.

D'abord visuelement : nous retrouvons tous les problèmes propres et connus depuis longtemps des adaptation live action de série animée avec ici la traduction de personnages déjà bien implantés dans l'univers de SW (série comme jeux) : Hera Syndulla, fille d'un général ayant combattu les Séparatistes lors de la Guerre des Clones sur Ryloth, puis ayant pris part aux débuts de la rébellion sur la planète Lothal aux côté de Kanan Jarrus ; Sabine Wren, fille de Mandalore ayant été enrôlée dans l'armée de l'Empire avant de déserter pour lutter contre ce dernier et bien évidement Ahsoka qu'on ne présente plus. Visuellement le résulta ne colle pas, notamment concernant Hera dont le maquillage est moins convainquant que celui de nombreuses cosplayeuse l'ayant interprétée et la chorégraphie des combats, bien que l'attention portée aux au détail soit visible, reste bien trop rouillée par rapport à la fluidité dont le personnage d'Ahsoka pouvait faire preuve dans Clone Wars ainsi que l'agilité et la rapidité d'action de Sabine.

Concernant le scénario, nous nous retrouvons donc avec la suite logique de la série Star Wars : Rebels, avec l'exil forcé de Thrawn par Ezra Bridger lors d'un des passage les plus mémorable de productions récentes de Star Wars, et de loin. On assiste à l'apparition de deux mercenaires, visiblement mené par un ancien Jedi du Temple, aigris et ayant versé dans le Côté Obscure par volonté de briser un soi-disant cercle. Ce personnage manque fortement de crédibilité alors qu'il devrait incarner le pendant "mauvais" de Ahsoka, ayant elle aussi rompu avec l'Ordre. Il ne présente par de réelle revendication, mais plus un mélange de propos déjà entendus, tout prêt servis. Son apprentie tient un rôle négligeable de padawan tête brulée comme on en a vu des dizaine par le passé dans cet univers. Je n'ai d'ailleurs toujours pas compris (sauf erreur de ma part) la présence fantomatique (?) d'un inquisiteur qui disparait en poussière (WTF ?). Puis nous revenons à Ahsoka qui cherche Thrawn, élèment que nous avions déjà depuis la série Mandalorian. L'apparition de la gouverneure Morgan Elsbeth, dont la filiation avec les Soeurs de la Nuit ne m'était inconnue ne fait à mes yeux aucun sens mais a le mérite d'amener sur le grand écran cette secte inconnue du grand public et pourtant charnière dans l'univers de SW tant elle a eu un impact sur la Guerre des Clones mais aussi de par son utilisation d'une forme de magie qui lui est propre, chose à ma connaissance unique dans le canon SW.

Bref au global, une série passe temps, fond sonore avec cependant de sublimes scènes comme celle du départ des purrgils et l'arrivée sur la planète d'origine des Sorcières de Dathomir, mais sans aucunes intrigues différent des bouillies qu'on nous sert de nos jours, sans réflexion, sans réel danger, quelque chose de très lisse.