Albert, le 5ème Mousquetaire, diffusé en 1994 sur Canal+, c’est l’histoire du mousquetaire dont personne ne se souvient… mais qui a toujours la bonne idée au bon moment. Tandis qu’Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan font claquer l’épée et la bravade, Albert, lui, est le génie de l’ombre, celui qui, avec ses lunettes rondes et son air un peu perdu, invente des gadgets improbables pour sauver la France de toutes les machinations de Richelieu. Car oui, en plus d’être le plus discret, Albert est un inventeur de génie – mais avec un flair pour les inventions de bric et de broc.
L’intrigue de la série est simple mais efficace : Richelieu et son acolyte aux muscles d’acier, Rochefort, élaborent des plans machiavéliques pour contrer les mousquetaires et déstabiliser le royaume. Heureusement, Albert, avec ses machines farfelues et ses gadgets d’avance sur leur temps, est là pour faire échouer leurs plans. Ce qui différencie Albert des autres mousquetaires, c’est qu’il préfère utiliser son cerveau plutôt que l’épée (ce qui est un choix judicieux, vu ses compétences physiques discutables). Ce Sherlock du XVIe siècle n’est pas là pour se battre, mais pour élaborer des stratégies alambiquées qui laissent Richelieu à bout de nerfs.
Albert, malgré son statut de 5e mousquetaire, n’a ni le charisme d’un d’Artagnan, ni la prestance d’un Athos, mais il a cette créativité de génie incompris et cette maladresse attachante qui en font un héros unique. C’est un peu le "mousquetaire geek" avant l’heure, toujours plongé dans des plans d’inventions improbables qui transforment chaque combat en sketch burlesque. Avec ses gadgets étranges (qui semblent avoir inspiré un certain Q de James Bond, version bricoleur du dimanche), il sauve la mise aux autres mousquetaires qui, soyons honnêtes, ne comprennent pas toujours la subtilité de ses stratagèmes.
Les autres mousquetaires, eux, sont les figures emblématiques qu’on attend : courageux, bagarreurs, et souvent un peu à côté de la plaque par rapport aux idées d’Albert. Ils admirent son ingéniosité tout en le regardant d’un air perplexe – pour eux, un bon coup d’épée résout la plupart des problèmes, alors qu’Albert préfère inventer un piège complexe ou une machine à poulie pour piéger les méchants. Cette dynamique crée un contraste comique où l’on se demande souvent si les trois mousquetaires réalisent vraiment à quel point Albert les tire d’affaire, avec ses plans aussi compliqués que créatifs.
Visuellement, la série est un régal de couleurs vives et de décors inspirés du Paris du XVIIe siècle (ou du moins de ce qu’on imagine de Paris avec un peu d’imagination). Les costumes des mousquetaires sont d’un bleu éclatant, les capes virevoltent à chaque coin de rue, et les scènes d’action sont ponctuées de gadgets loufoques et de pièges inventés par Albert, rendant chaque épisode à la fois ludique et visuellement marquant. Les expressions exagérées des personnages, en particulier les grimaces de Richelieu lorsqu’un plan échoue, ajoutent une touche de cartoon qui fait sourire.
Côté méchants, Richelieu et Rochefort sont les antagonistes parfaits. Richelieu, avec son cerveau machiavélique et ses sourcils froncés, est prêt à tout pour renverser le roi et défaire les mousquetaires. Rochefort, avec son bandeau et son allure de brute fidèle, exécute ses ordres avec zèle… sauf quand Albert est dans le coin, prêt à désamorcer chaque piège avec son esprit acéré. Ce duo de méchants est autant ridicule que menaçant, ce qui en fait des antagonistes mémorables et surtout… prévisibles. Mais Albert, avec sa capacité à improviser à la dernière minute, fait échouer leurs plans avec un mélange d’humour et d’inventivité.
En conclusion, Albert, le 5ème Mousquetaire est une série pleine d’humour et de bonne humeur, qui revisite les aventures de cape et d’épée avec un héros aussi improbable qu’attachant. C’est une parodie décalée et intelligente, où les gadgets farfelus et les inventions absurdes d’Albert se combinent pour créer des situations où l’on ne sait jamais si l’ingéniosité va vraiment sauver la mise… ou si tout va finir en catastrophe hilarante. Un régal pour ceux qui aiment l’histoire revisitée avec un soupçon d’ironie, un gros lot de gadgets anachroniques, et une pincée de "vive la France" version décalée.