Alcatraz passe à côté (mais pas très loin quand même) du syndrome de la série policière avec les héros qui font partie d'une section des forces de l'ordre et qui clôturent des affaires à chaque épisodes.
Alors certains me diront que je déraille que c'est carrément ça, mais les passages sur la prison d'Alcatraz en 1960 changent tout de plus il n'est pas question de livrer devant la justice certains criminels, ici on cherche des résidents de la fameuse prison qui se sont évaporés 50 ans plus tôt et même si beaucoup sont des prisonniers qui reproduisent les mêmes crimes qu'il y a 50 ans, certains (trop peu !) ne sont pas de ceux là car le personnel de la prison a également disparu.
Petite particularité de la série qui en fait tout son attrait les prisonniers et consorts qui réapparaissent n'ont pas pris une ride en 50 ans. Comment est-ce possible ? Qui est derrière ce retour massif de meurtriers et de malfrats ? Y a-t-il un complot la dessous ? Les prisonniers sont ils toujours leur propres maîtres ?
Les deux héros forment un couple original, d'un côté Rebecca Madsen (Sarah Jones) la flic déterminée et personnellement impliquée puisqu'elle possède un lien avec un des prisonniers disparus et de l'autre Dr Diego "Doc" Soto (Jorge Garcia) un écrivain spécialiste d'Alcatraz qui connait les prisonniers et l'histoire de la prison sur le bout des doigts, intelligent et rusé mais qui ne possède pas du tout la carrure d'un flic.
On reconnait bien l'amour des secrets bien gardés de J.J. Abrams (producteur), la saison 1 pose énormément de questions et n'apporte que peu de réponses, une série pour spectateurs patients donc.
En tout cas l'intrigue marche bien, les prisonniers ont tous quelque chose de spécial qui les rend uniques. La relation entre Emerson Hauser et nos héros est tendu et pleine de secrets.
Un des bons points de la série est qu'il y a aussi un attrait scénaristique dans les évènements qui se déroulent dans la prison en 1960, il ne s'agit pas que de flashback visant à mieux cerner un nouveau personnage. La relation entre le directeur Edwin James et le gardien en chef E.B. Tiller est très tendue et pourtant ils bossent ensemble et se respectent, mais leurs visions totalement opposées du traitement des prisonniers leur font se mettre des bâtons dans les roues.
D'ailleurs Jonny Coyne incarne magnifiquement le directeur de la prison, il est très dangereux, derrière son éternel sourire et sa prétendue compassion pour les prisonniers, un manipulateur d'exception. Un directeur de prison mémorable, qui promet d'avoir un rôle central dans cette série.
J'attends avec impatience une saison 2 (croisons les doigts) mais sous quelques conditions, en effet j'ai peur que si la série continue avec le même format (la recherche de prisonniers pour les remettre entre les barreaux) on se lasse très vite. Je pense que la dynamique et l'histoire de la série gagneraient à être chamboulés, surtout que les pistes ouvertes par la fin de la première saison sont nombreuses. En tout cas c'est un bon début de série qui pourrait annoncer du très bon si on laissait une chance à cette série pour une deuxième (voir plus) saison et si les scénaristes se creusent les méninges.