Dernier né du studia A-1 Pictures, Aldnoah.Zero n'était pourtant pas parti pour être l'un de mes favoris pour cette saison, à vrai dire, n'importe quel mécha ne fait jamais le poids à mon goût fasse à de bon gros thriller ou certains shonen un peu plus classiques, et j'ai bien essayé à plusieurs reprises de regarder quelque Evangelion, Gundam ou Code Geass (bon j'avoue avoir très envie de regarder un de ces jours Eureka Seven, et Escaflown avait bien engagé mon affaire au point de reconsidérer cette appréciation, ou presque), je n'y peux rien, quand je vois ces grosses bêtes mécaniques j'ai plutôt tendance à déchanter. Pourtant la surprise était bel et bien au rendez-vous, elle a même pris la peine de sonner à la porte !
D'ailleurs, A-1 et sa qualité d’animation ne vous sera sûrement pas totalement étranger puisque ce petit monstre nous a souvent pondu de très bonnes adaptations; rappelez-vous : Tetsuwan Birdy : Decode, Fractale, Persona : Trinity Soul, Vividred Operation, Magi : The Labyrinth of Magic et j'en passe ... Si cela ne vous dit rien, peut être que Sword Art Online vous sera beaucoup plus familier, et pour cause, la série avait été un des plus grand succès du studio, tellement qu'une nouvelle saison à l'animé nous a été servie cet été, aussi. Et c'est bien là qu'a commencé la surprise, - première sonnerie - "Oui ? J'arrive ! Une minute ...". J’ai découvert les deux en même temps, le top pour faire une petite comparaison sur la narration.
« Ton univers impitoyaaaaaableuh … »
Dans l'univers de ce petit bijou, pas de grande prétention, ou presque pas. Nous suivons le destin de trois personnages : Inaho, jeune terrien suivant une formation militaire, Slaine, un autre terrien rescapé ayant été recueilli par l’Empire de Vers, et enfin Asseylum Vers Allusia, gentille petite princesse martienne en mal de paix.
Nous sommes en 2014, dans un monde alternatif marqué par le conflit Mars-Terre qui aurait connu quelques années plus tôt (genre les année 70, la nouvelle vague française finissait de crever sur sa théorie de l’auteur) un grand mouvement de ségrégation terrestre due à la découverte d'une porte stellaire, l'hypergate, sur la Lune.
Celle-ci offre alors à l'humanité l'Aldnoah.Zero, un pouvoir pour le moins énigmatique permettant la manipulation de la matière et la création d’une nouvelle technologie. Il n'en faut pas plus à ces crétins d'humains pour se crêper le chignon (on leur avait pourtant bien dit d’apprendre à partager). Une partie de l'humanité prend possession de ce pouvoir et décide de migrer sur Mars afin d'y fonder une nouvelle civilisation, l’Empire de Vers. Ce nouvel empire déclare alors la guerre à leurs aïeux terriens afin de s'emparer de leurs ressources; survient cette guerre, puis la catastrophe de « Heaven’s Fall » la destruction de l’hypergate qui va alors marquer un retour à la paix et, quelques années plus tard, le début d’un nouveau complot, à l’époque où débute l’histoire.
Ça carbure à l’action et aux rebondissements.
D'entrée, le scénario nous présente un gros bordel politique. L'appel du pouvoir et de la haine y est au coeur, ou, comment mener les idéaux d'une population entière droit dans le mur en faisant porter le chapeau aux populations voisines : le discours est propre et intelligent et le premier épisode fait très forte impression.
C'est ce que de nombreux animés arrivent très bien à faire; après tout Il faut savoir se vendre pour convaincre les chaînes de pré-acheter, puis après si c’est d’la merde, elles pourront toujours se torcher avec, fallait y réfléchir à deux fois, puis moi de mon côté j'apprends aussi à me méfier.
Mais Aldnoah.Zera tient bien sa promesse. Non seulement le second épisode ne faiblit pas tant au niveau de l'intrigue qui nous est déjà violemment catapulté à la face, avec le plus grand plaisir, qu'au niveau de l'animation qui reste magnifiquement soutenue, mais en plus la série va faire bien mieux que son grand frère Sword Art Oline II : BoB, oui, bien mieux ( la déception est grande - la série est assez plate pour le moment ), en ne relâchant jamais le rythme de son intrigue.
Chacun des épisodes présente une action forte et décisive dans le développement de l'histoire (souvent des combats), un tout cohérent et d'un synthétisme adéquat compte tenu de la durée relativement courte de la série (qui se chiffre à 12 épisodes), ce que j'apprécie fortement. En plus d'offrir un scénario qui se construit autour d'une action simple, celle du complot autour de la princesse de l'Empire de Vers, la série tient sa promesse avec une conclusion complètement dingue ... complètement dingue : l'apothéose au sens strict.
Du début à la fin, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. L'affrontement entre l'Empire de Vers et les populations terriennes donne lieu par le genre à des affrontements épiques - on notera une facilité un peu déconcertante de Inaho à déjouer les plans des chevaliers martiens, mais non sans un prix -; à côté, l'intrigue qui se tisse alors toute seule en second plan nous expose des points de tensions assez captivants - à noter un certain passage de "révélation" entre deux personnages adultes ayant déjà connu une guerre, presque anecdotique, qui pue le désuet, comme pour dire "laissez les enfants faire", je parle de nos trois héros bien entendu. Au final cette scène n'est pas trop inintéressante tant elle permet de recadrer l'histoire sur nos personnages et met l'accent sur leur action quasi- évolutive et certainement décisive dans ce nouveau pan historique des peuples Terrien et Martien. Cela permet en partie de mieux comprendre ces trois destins croisés, faiseurs d’une pensée subversive en proie à la haine destructrice de l’Empire de Vers.
Aldnoah.Zero m’aura vraiment surpris par son efficacité, les altérnances entre les combats bien orchestrés et la situation de détresse quasiment permanente (Mars profite d’une technologie qui plane comme une menace sur la Terre) auront réussi le pari de me captiver jusqu’au dernier épisode.
En bref, si vous aimez les mechas et la SF, vous ne serez pas déçus !
Réalisation : Ei Aoki
Scénario : Gen Urobuchi & Katsuhika Takayama
Musique : Hiroyuki Sawano
Studio : A-1 Pictures & Troyca
