Alice, c'est un condensé de bonnes idées. Vraiment.
Le soucis étant qu'elles ont été pour la plupart mal exploitées ou insuffisamment mises en avant.
Alice : Quesako ?
Adaptation un brin perchée de l'oeuvre de Lewis Carol, cette mini-série (2x1h30) nous emmène sur les pas d'Alice, jeune judoka ceinture noire, dont l'amoureux-parfait-version-Ken s'est fait enlevé par des gros vilains pas beaux. Problème: dans sa course-poursuite éperdue, elle chute et traverse un miroir. Direction l'autre monde! Une ville délabrée aux allures de Science Fiction perchée à une hauteur vertigineuse, des personnages atypiques et une dictatrice haute en couleur (Cet humour de fou. Je sais.), voilà Alice à la dérive, tâtonnant pour sauver son prince-pas-si-charmant et se liant d'amitié avec les locaux les plus agaçants possible. Leur but? Atteindre le casino, haut-lieu de la cour où sont parqués (Oui, comme du bétail, ce que sont à peu près les êtres humains dans cette adaptation) les "huitres", humains volés à leur monde et prisonniers de la reine.
Ah, mais ça sent pas le déjà-vu cette affaire ?
Pas vraiment, en réalité. Certes, l'adaptation tombe de temps à autre dans le fan-service aisé en plaçant quelques références qui n'ont pas grand intérêt pour l'intrigue mais globalement, ça tient la route.
Le monde présenté est cohérent, l'univers un poil lugubre et l'Histoire de celui-ci pourrait être vraiment incroyable si, et c'est là le principal soucis, on s'y attardait un brin plus. Après, j'ai conscience qu'en trois heures il est malaisé de développer ce dernier, surtout si celà est fait au détriment des protagonistes.
Justement, les protagonistes, c'est qui ?
Dès ses premières heures dans le film, Alice est amenée chez le Chapelier Fou. Ce dernier n'a de fou que le nom, il m'a semblé être parfaitement lucide et, bien qu'un peu trop miel et amour pour m'être supportable, ce personnage est chouette. Il se rend sympathique malgré le fait qu'on a du mal à comprendre ce qu'il peut bien gagner à suivre une jeune humaine inconsciente des enjeux de ce monde qui ne souhaite qu'une seule chose: sauver son tendreeeee amûur. Bref, peu importe, il est là et c'est tant mieux car il apporte un peu de légèreté au tout.
Le second "Roc" d'Alice, est un chevalier blanc dernier de son ordre et qui lui, même s'il ne porte pas de chapeau, à viré givré de longues décennies auparavant. Vivant dans l'ancienne cité parmi les ruines et les ossements, il rêve d'une gloire qu'il ne fait rien pour provoquer. Tantôt attachant, tantôt fichtrement énervant, il portera quelques rebonds intéressants à l'intrigue plutôt plate.
Tu parles de bonnes idées, mais t'as vu ça où?!
Aussi étrange que cela puisse paraître, à mon sens, les meilleures éléments de cette adaptation sont portés justement dans les prises de libertés vis-à-vis de l'oeuvre originale. L'Hopital des Rêves est superbe, une idée lumineuse et bien menée, le Casino et son personnel est également une grande réussite (LEs humains y sont abrutis et fixés au sol de façon à prélever leurs émotions qu'ils mettent en bouteille, sorte de drogue ultra-populaire à base de joie, d'innocence, de courage, etc)
Globalement, les personnages de la cour de la reine sont grisants. Tant par leurs costumes que par leurs implications. Le Lièvre-Fou, les Valets, l'Armée des couleurs, tant d'éléments intéressants qui font d'Alice une série qui vaut le coup d'oeil même si elle n'est malheureusement pas allée au bout de ce qu'elle désirait vendre de prime abord. Faute d'un scénario un peu bancal et de quelques répliques faibles, de facilités vues cent fois ailleurs dans l'écriture et d'une romance ridicule qui entache la fin.
En résumé, parce que j'ai l'étrange impression de m'être égarée en court de route, j'ai apprécié Alice mais pour son univers, pour cette plongée derrière le miroir et les possibilités de pareil décor plutôt que pour son histoire et le sens qu'on tente de donner au tout.
Mais sérieusement qui est le con qui s'est dit que c'était une bonne idée de ficher une romance avec le Chapelier à la fin ?! Dénoncez-vous!
Paix et amour, je m'en vais oublier ça en buvant un petit cocktail d'optimisme. (Oui, parce que du coup j'ai trouvé l'idée charmante et j'ai enfermé mes voisins dans ma cave. Prochainement, des bouteilles de mort liquide.)