Saison 1
Si la série possède ses défauts, ils sont mineurs, Les deux premiers épisodes sont là pour mettre en place le drame, c'est passionnant mais pas il faut attendre l'épisode 3 pour que l'addiction nous gagne, et là c'est magique, le climat anxiogène nous gagne, on s'attache aux personnages de Vivian et de Violet, et on se prend à détester ceux de Constance et de Tate. La confusion entre vivants et fantômes qui aurait pu être pénalisante contribue au contraire au déroulement dramatique du récit. Certaines scènes sont anthologiques comme le massacre de la bibliothèque, l'épisode du tisonnier ou la pendaison finale. Le dernier épisode peut décevoir de par son côté acidulé, certes il fallait bien finir, mais ça fait un peu rupture de ton. Le piège du manichéisme est évité notamment au niveau des personnages principaux qui sont complexes et parfois surprenants.
Parlons de l'interprétation, bien que Dylan McDermott soit parfait, c'est au sujet du casting féminin que l'on peut parler d'excellence avec Jessica Lange et son talent fou dans son rôle de méchante, mais surtout Connie Britton, la belle rousse mature et son charme fou, et aussi Taissa Farmiga dans un rôle difficile, Alexandra Breckenridge dans la soubrette nympho de service, Kate Mara en méchante de charme ou encore la très belle Sarah Paulson en fausse médium.
Il faut parler de l'érotisme du film, il est tout en suggestion et fonctionne assez bien (merci Alexandra Breckenridge) mais tout de même : pas un seul téton pendant 8 h 30 de projection et l'amour en soutien-gorge; la pudibonderie se porte bien
On déplorera quelques réflexions représentatives de la mentalité américaine ainsi on nous affirme que tromper une femme enceinte est presque aussi grave qu'un meurtre (?) Ou que la psychiatrie n'est jamais que l'escroquerie organisée. Par ailleurs les cas de faux jumeaux issus de deux pères différents étaient quand même un peu plus courants que ne l'affirme le film, les cas ont baissé depuis l'utilisation des contraceptifs.
Mais ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas parfait mais le cahier des charges est bien rempli,à tous les niveaux, scénario, réalisation, direction d'acteurs, une série jouissive et addictive. 9/10
saison 2
Un monument ! Des films d'horreur et d'épouvante, j'en ai vu des centaines, et j'en ai vu d'excellents, mais là je suis sur le cul, ça dépasse tout ce qu'on a pu voir, il y a certes quelques légers petits défauts mais comme la perfection n'existe pas, c'est bien d'un chef d'œuvre dont il faut parler.
L'intrigue est complexe, voire tortueuse, mais remarquablement écrite, et surtout cohérente, il n'y a aucune dispersion scénaristique mais des éléments annexes s'intégrant parfaitement à la trame principale. nous avons droit à notre son lot de surprises, de retournements de situations, de suspense et bien sûr d'angoisse. Les personnages sont complexes. Les deux méchants du film Zachary Quinto et James Cromwell sont parfaitement écrits et interprétés, les concepteurs de la série se sont sans doute souvenus de l'aphorisme d'Alfred Hitchcock qui disait que lorsque le méchant était réussi le film l'était aussi.
Comme dans l'épisode 1, la direction d'acteurs constitue un véritable sans faute, mais c'est encore du côté de ces dames que l'excellence se manifeste : Jessica Lange dans un rôle difficile et muti-facettes nous livre une véritable prouesse montrant une nouvelle fois l'étendue de son immense talent. La révélation c'est la très belle Sarah Paulson qui crève littéralement l'écran, et on n'oubliera pas Lily Rabe en diablesse de charme.
Certaines scènes resterons dans la mémoire, comme la fin de Chloé Sévigné ou dans un autre genre la boum fantasmée dans le réfectoire de l'asile.
Le cinéphile ne manquera pas de remarquer les multiples références qui jalonnent le film (Vol au-dessus d'un nid de coucou, Le retour des morts vivants, L'exorciste…)
Sans doute les épisodes 12 et 13 auraient-ils pu être fusionnés, la sucrerie n'était pas loin, mais elle a été évitée, quant à la fin… elle est à l'image de la saison, elle nous assoie ! 10/10
saison 3
Cette saison est mal aimée, je devrais dire moins-aimé. Alors effectivement si on fait dans le comparatif, il est vrai qu'on est pas au même niveau que dans la saison 2 qui était un sommet, et qu'on est dans un ton bien plus foutraque que dans la saison 1.
Cela dit ça reste bon mais avec quelques grosses réserves. Le scénario semble avoir été écrit ou plutôt enrichi, voire modifié au fil des épisodes, cela se sent avec l'évolution du personnage joué par Emma Roberts et surtout à la fin où on a l'impression que le scénariste ne sait plus quoi faire de certains de ses personnages.
A ce sujet il est permis de trouver les deux derniers épisodes bâclés et mal écrits, il y a même un beau trou de scénario puisqu'on ne saura jamais pourquoi Queenie a été recalée.
Parlons de l'interprétation : il suffit de voir jouer en face à face Jessica Lange et Kathy Bates pour constater qu'elles ne sont pas du même niveau. La dualité fascination/répulsion qui fonctionne à fond avec l'actrice exceptionnelle qu'est Jessica Lange ne peut fonctionner avec Bates mais sans doute est-ce volontaire. Le trio de jeunes apprenties sorcières (Emma Roberts, Lily Rabe, Taissa Farmiga) chacune avec sa beauté particulière fonctionne parfaitement, mais la performance de Sarah Paulson qui n'hésite pas à casser son image est véritablement remarquable. Quant à Angela Basset, elle n'est peut-être pas une actrice de haut niveau, mais quelle classe ! Le bémol à mon sens est Frances Conroy qui n'a vraiment rien pour elle.
La saison nous offre quelques scènes qu'on n'est pas près d'oublier, les séances de sadisme raciste de Bates bien sûr mais aussi le repas du crocodile, l'attaque des zombies (tout en référence), l'automutilation de Sarah Paulson ou l'exécution du trust des chasseurs de sorcières. Et puis il y a Stevie Nicks qui à 64 ans n'a rien perdu de son talent
Malgré quelques défauts indéniables la série reste addictive et de bonne tenue. 7/10
saison 4
Cette saison me semble ratée, nous rejouer Freaks sur 8 heures n'était pas une bonne idée de départ d'autant que pour tenir jusqu'au bout on est obligé d'ajouter des bavardages sans fin, des sous-intrigues exotiques et pas mal de mièvrerie.
Alors qu'est-ce qui ne va pas dans les détails ? Déjà la saison est bêtement manichéiste, les monstres sont gentils, les non-monstres sont méchants, un peu pénible comme cliché ! Le seul monstre un peu complexe c'est Sarah Paulsen, mais malgré la beauté et le talent de l'actrice ça a du mal à fonctionner, déjà parce que graphiquement il y a des ratés, et que psychologiquement c'est pas trop clair. Kathy Bates ne parvient pas à s'intégrer correctement dans le récit, à la limite elle fait repoussoir, quant à Frances Conroy, ce n'est pas un rôle qu'elle joue mais une caricature.
Le scénario : on se croirait à Roissy tellement ça part dans tous les sens. Mais s'il n'y avait que ça… On dirait que le scénario a été réécrit à la petite semaine, de bonnes idées étant complétement laissé de côté. Ainsi pour ne citer que le plus flagrant, on ne saura jamais par quel miracle les siamoises échappent aux griffes de l'escroc, la brève tentative d'explication ne tenant pas la route. On pourrait parler aussi du déguisement du clown dont le potentiel est complètement abandonné. Pour les derniers épisodes on a l'impression que les scénaristes veulent tuer tout le monde dans la précipitation, quant à la conclusion… bof
Et maintenant les bonnes choses parce qu'il y en a quand même pas mal : La grosse surprise c'est Evan Peters qui joue de mieux en mieux au fil des saisons, Le rôle joué par Finn Wittrock en sadique déglingué est plutôt bien vu, tout comme celui de Denis O'Hare en escroc pourri. J'ai bien aimé aussi Emma Roberts, qui joue de plus en plus comme Sarah Michele Gellar, malgré que son rôle soit moyennement écrit. Angela Basset est assez amusante mais elle était mieux dans la saison 3. Et on ne va pas oublier Jessica Lange qui encore une fois nous subjugue de son talent. Le ventriloque avec la référence à Chucky n'est pas mal non plus.
Peu de scènes vraiment choc, mais quelques surprises, comme la fausse réunion Tupperware, le flic ripoux qui se fait corrompre en 30 secondes chronos, la fin de l'escroc, et éventuellement la mort d'Emma Roberts
Un saison ratée sans que tout ne soit pas à jeter 4/10... ce qui pour le moment fait baisser la note moyenne de la série.
Saison 5
De quoi être dubitatif. On est frappé de prime abord par la magnificence des décors et la façon de les filmer, et l'ambiance s'installe tout de suite. Bon augure donc, mais ça va se compliquer, déjà apparaît toute une pléthore de bellâtres qui se ressemblent tellement qu'on a du mal à les distinguer, et puis ça cause, ça cause, bon dieu qu'est-ce que ça peut causer.
Le casting joue un rôle essentiel dans ce genre de série, du côté des satisfactions : il y a déjà Lady Gaga, elle ne nous fait pas un rôle de composition, mais quelle classe, un vrai régal. On ne voit pas assez Sarah Paulson et c'est dommage car elle est excellente même si son maquillage la dessert, mais elle retrouve toute sa beauté dans son second rôle. Quant à Evan Peters, il est comme le bon vin, il s'améliore de saisons en saisons. Et n'oublions pas Mare Winningham qui nous campe une soubrette sur le retour et un peu déjantée (le gag du bidon de lessive est inénarrable). En revanche Kathy Bates est toujours aussi agaçante, quant à l'excellent acteur que peut être Denis O'Here, j'ai rarement vu quelqu'un cabotiner de façon aussi éhonté. Déception relative aussi pour Chloe Sevigny qui n'a pas grand-chose de glamour et pour Angela Basset qui ne retrouve pas son charisme de la saison 3. La prestation de Wes Bentley est très moyenne et les autres mâles sont transparents.
Un truc qui m'a énervé c'est la pudibonderie de la série, quand on filme des scènes de cul pourquoi cacher systématiquement les nudités féminines, on a même droit à des cache-tétons. C'est tout Hollywood ça, une vulgarité extrême au niveau des mots, mais sinon c'est cache-sexe en stock ! Parlons du scénario qui est assez astucieux d'autant que certaines vérités ne nous sont dévoilées qu'au compte-gouttes, et malgré quelques longueurs, cela rend le récit plutôt passionnant même si on a parfois l'impression que ça part dans tous les sens. Pas vraiment de scène choc comme dans les autres saisons, et si les premiers égorgements à coup de griffes nous stupéfient, leur répétition finit par lasser. Quant au dernier épisode j'avoue ma stupéfaction, à part la présence de Sarah Paulson et le tout dernier plan, c'est nul, inutile et assez idiot. Alors quand on fait le bilan, ça donne quoi ? Le bon l'emporte tout de même sur le moins bon… de justesse. 6/10
Saison 6
Une saison complètement bancale. Pendant cinq épisodes nous avons droit à une ambiance flippante, l'utilisation du found-footage est particulièrement bien gérée, Sarah Paulson domine la distribution mais personne ne démérite, même si on peut regretter que la présence de Lady Gaga soit juste anecdotique. Bref c'est très bon et on retrouve un peu l'esprit et l'ambiance de la première saison.
Et voilà qu'à partir du 6ème épisode, les créateurs tuent la saison avec une fausse bonne idée, dont les seuls point positifs sont une dénonciation en flamme des fonctionnements des reality-show, l'obsession des réseaux sociaux et la révélation du talent d'Adina Porter. Mais sinon c'est du grand n'importe quoi : Kathy Bates qui se tenait à sa place dans les premiers épisodes cabotine de façon éhontée, on a droit à une overdose d'action sadiques, l'utilisation du found-footage est exploitée jusqu'à l'absurde (des criminels marginaux et tarés qui ont des caméras chez eux ? WTF !), on ne sait plus si les personnages sont réels ou joués, on meurt plusieurs fois de suite, un vrai foutoir ! Et en plus c'est inintéressant et ennuyeux.
9/10 pour les 5 premiers épisodes et 2/10 pour les cinq derniers ce qui fait 5,5 qu'on arrondit à 6 parce que j'aime bien Sarah Paulson.
Saison 7
Ben non, pas de fantastique, ni de surnaturel dans cette saison, mais à la limite cela la rend encore plus effrayante. Le propos est intelligent et pertinent. L'embrigadement et l'endoctrinement sectaire sont montrés dans toute leur horreur avec un cynisme qui fait froid dans le dos, Tout y est, culte du chef, obéissance aveugle, uniformes, exécution des maillons faibles, démagogie outrancière, manipulation… tout y passe. Le tension est permanente, les retournement de situations, les alliances et les mésalliances abondent, on peut juste déplorer quelques longueurs, mais c'est le format série qui veut ça. et puis l'épisode avec Wandy Warhol ne méritait sans doute pas un si long développement. Parlons de l'interprétation, Sarah Paulson est fabuleuse, c'est vraiment une très grande actrice conjuguant beauté et talent. Le méchant de l'histoire est Evan Peters, et il est fabuleux, comme disait tonton Hitchcock, quand le méchant est réussi le film est réussi, et là il y met le paquet, fou, démagogue, manipulateur, assassin, tout pour plaire. Le reste de la distribution féminine est également au top, Alison Pil, Billie Lourd et Adina Porter. Une excellente surprise après le semi-ratage de la saison 6. 9/10.
Saison 8
Une bonne idée de départ, puis soudain la saison nous offre un flash-back dans lequel on retrouve les personnages et les situations des saisons 1 et 3 et dont on se demande l'utilité avant de comprendre qu'il s'agit du nœud de l'histoire. C'est réellement passionnant et très bien fait. Encore une fois Sarh Paulson crève l'écran de sa beauté et de son talent, elle s'est même payée le luxe de réaliser elle-même le très intéressant épisode n°6 qui voit le retour de Jessica Lange et de Connie Britton. Le reste de la distribution est un sans-faute, Jessica Lange évidemment, mais aussi Lily Rabe, Billie Lourd, Emma Roberts qui apporte une note de folie douce, Joan Collins déjantée à souhait, France Conroy bien plus à l'aise que dans la saison 3. Alors bien sûr il faut parler de Kathy Bate que je n'apprécie pas trop, mais ici elle est bien dans son rôle, exécrable sans surjouer. Chez ces messieurs si Evan Peter reste en retrait (mais quel acteur !) la révélation est Cody Fern parfait dans le rôle de l'antéchrist. On notera aussi l'apparition de Stevie Nick en guest-star, ça ne sert à rien mais ça fait toujours plaisir. C'est plein de rebondissements et de surprises, (les séquences en muet, quelle idée géniale) même si on a parfois l'impression d'être baladé. C'est joliment photographié, du bon travail, une bonne saison ! 9/10
Saison 9
Une saison que l'on entame avec scepticisme, ni Sarah Paulson ni Evan Peter au générique, la promesse d'une ambiance "Survival and slasher" à la Vendredi 13, vue et revue tant de fois qui sera délayée pendant 6 heures. Or le miracle de AHS opère et la saison fonctionne parfaitement regorgeant de sous-intrigues, de surprises et de retournements de situations. Quant à la distribution Billie Lourd et Emma Roberts nous font une véritable démonstration et n'oublions pas Angelica Ross. Leslie Grosmann se réservant le rôle de la méchante avec une réelle efficacité. Chez ces messieurs la distribution est plus faible, Cody Fern ne renouvelle pas son exploit d'interprétation de la saison 8, et si John Carrol Lynch est très bon dans un rôle à double facettes, Zach Villa en fait de trop. Quelques imperfections, deux ou trois longueurs, mais sinon c'est excellent ! 9/10