L'enfer est pavé de bonnes intentions. Ce dicton s'adapterait aussi bien à la "morale" de cette première saison qu'à la première saison en terme de qualité.
J'ai visionné la saison jusqu'au bout mais j'admets avoir sur la fin poussé plus d'une fois le bouton "avance rapide", ce qui est généralement mauvais signe. Pourtant, American Horror Story a d'indéniables qualités : un réel travail d'ambiance, de cadrage, une très belle photographie et des interprètes de talent. La construction autour de séquences passé/présent est une excellente idée, qui dévoile peu à peu les zones d'ombre de la maison.
Mais l'histoire est invraisemblable, truffée d'incohérences ou d’événements à l'impact inexistant sur le déroulement (certains décès paraissent relativement gratuits et n'apportent rien ni à la psychologie des personnages, ni à l'histoire), bâtie autour de morales douteuses (si on lit entre les lignes, l'adultère est apparemment aussi grave que le meurtre ou le viol). La fin, après avoir traîné en longueur sur un épisode de cinquante minutes ( vingt auraient été suffisantes) n'apporte rien non plus, bien que l'idée finale soit intéressante, mais mal exploitée. Les personnages provoquent peu ou pas de compassion, confis d'un égocentrisme qui visiblement ne dérange personne, sinon le spectateur. Certains sont même clichés, caricaturaux et vides, quand d'autres accaparent l'attention et l'intérêt de l'histoire (mention spéciale pour le couple vedette de Violette et Tate : elle est une fade caricature de l'adolescente rebelle sans que sa personnalité soit développée au-delà malgré son importance dans la série alors que lui porte en partie cette saison sur ses épaules).
Pourtant, l'histoire captive - bien que l'intérêt décline au fil des douze épisodes- et finalement, la série, cahin-caha, remplit à peu près son office. On peut lui reprocher d'être vendue comme une série "d'horreur" mais on a assez rarement peur, en fait et ce n'est manifestement pas le but. Ceci dit , cette première saison aurait pu largement être amputée d'une heure ou deux et de personnages inutiles pour être réellement efficace, elle en avait tous les atouts.