Danny Wilde et Brett Sinclair sont des milliardaires parcourant l'Europe avec la futilité la plus totale. Leur plus grand problème est de choisir quelle fille va accompagner les cocktails hors de prix qu'ils dégustent à longueur de temps. Un jour le juge Fulton leurs propose de faire quelque chose de leurs vies, rendre la justice que la justice ne peut pas rendre. Dis comme ça on croirait une histoire de super héros mais il n'en est rien.
Le ton est plus que décontracté, les méchants sont grandiloquents, les filles sont en bikini, les bagnoles sont superbes, les décors suintent le luxe, nos héros sont désinvoltes au dernier degré et les vannes abondent. Profondément ancrée dans le kitsch pop des années 70 la série possède un charme indéniable. Entre les cols à froufrou de Roger Moore et les vestes trois tailles trop petites de Tony Curtis on est comme plongé dans un univers parallèle.
Bercée par un humour très british la série est sublimée par le doublage français de Michel Roux (Tony Curtis) et de Claude Bertrand (Roger Moore). Les doubleurs font preuve d'un talent comique incroyable en faisant fi de toutes les conventions du voice-over. Improvisation et non respect du texte d'origine (surtout pour Michel Roux qui rajoute sans arrêt des petits mots lorsque Tony Curtis est de dos ou hors-champs) sont donc au programme.
La série est infiniment plus drôle en VF qu'en VO, bien sûr le jeu sur les accents disparait mais on récolte en contre-partie des tonnes d'expressions et d'allusions qui amplifient le second degré.
Une personnalité "so british" qui fit le succès de la série en Europe mais qui tua le show aux États-Unis. Las de se faire traiter d'"ancienne colonie" à longueur d'épisodes (les auteurs s'en donnent effectivement à coeur joie) le public américain boude très vite les aventures excentriques de Danny Wilde et Brett Sinclair. Un revers accompagné de soucis de production (les tournages en extérieur coûtent cher et la prod veut partir en studio alors que les acteurs veulent rester à bronzer sur la côte d'azur) qui entraina la fin de la série au bout d'une seule petite saison. Mais quelle saison ! 24 épisodes gentillement acidulés et parfaitement accompagnés par la musique inoubliable de John Barry. Le générique est d'ailleurs simplement incroyable.
Légère sans être creuse, frimeuse mais caustique la série de Robert S.Baker est une petite bulle seventies qui pourra sembler désuète mais qui dégage un charme inimitable. Avec ses personnages "plus cool, tu meurs", son humour décalé et sa joviale atmosphère Amicalement vôtre est LA série qui donne un sens au mot "décontracté".