Amour, Gloire et Beauté par Botwin
Je ne mets pas 1 car j'ai regardé cette daube toute mon enfance. Ici en Suisse c'est comme une institution, ça passe à 18h pendant que maman fait le repas, du coup je n'ai pas pu l'éviter.
Après bien sûr, on est au fond du trou, c'est une des pires merdes que le monde ait jamais connu. Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons que je vais vous exposer ici.
I - Les drogues, c'est mal
Ridge, arrête de prendre des trucs. À cause de ça, tu vois des "amours de ta vie" partout, tu as l'impression que chaque meuf que tu croises dans la rue ou au café Russe (le SEUL restaurant dans lequel les personnages se rendent depuis la création de la série, à quelques très rares exceptions près) devient l'amour de ta vie.
Il faut choisir.
Il faut arrêter de divorcer, de se remarier, de se redivorcer, de se remarier, de redivorcer, de se rereremarier et de rereredivorcer. Après à la mairie, c'est compliqué avec les dossiers et les papiers à signer. Et puis les invités à la cérémonie vont finir par se ramener juste pour les petits-fours.
II - Il y a des hormones de croissance dans la viande !
Vous les enfants de Top Models, ne mangez pas toutes ces saloperies qu'il y a dans les steacks hachés vendus chez Carrefour. À cause de ça, vous grandissez vite, beaucoup trop vite, et vos parents ont à peine le temps de sortir les poubelles que vous passez déjà de l'école enfantine à l'obtention de votre doctorat.
Oui oui, cher lecteur de cette critique ! Dans "Amour, Gloire et Beauté", les gamins gagnent soudainement quinze ans d'âge alors que les parents, eux, n'ont pas un seul cheveux blanc supplémentaire !
Impossible de faire pire niveau cohérence scénaristique.
C'est comme si les personnages n'étaient que des coquilles à storylines, des trucs vides dans lesquels on fout des histoires d'amour et des drames à deux balles.
Ils n'ont aucune substance, leur psychologie n'est pas travaillée pour un clou. Le pire, c'est que parfois, le même personnage peut être joué par trois ou quatre acteurs différents.
Bref, du GRAND n'importe quoi.
III - Les indiens disent qu'en regardant dans les yeux de quelqu'un, on peut lire dans son âme
Les personnages se dévorent littéralement des yeux à la fin de (presque) chaque scène d'Amour, Gloire et Beauté.
Ça sent la grosse détresse, genre "Est-ce que je viens vraiment de dire toutes ces conneries ?" "Puis-je encore me montrer en public après avoir joué 30 ans dans ce feuilleton ?"
Le but, au fond, c'est de combler les trous, les secondes obligatoires pour emballer l'épisode sans gâcher le "cliffhanger" final.
IV - Y a de la vrai nymphomane dans la place
La famille Forrester et consort sont de vrais pervers, des gros détraqués sexuels comme vous n'en verrez jamais ailleurs, même dans les séries HBO les plus trash. Les vieux couchent avec les jeunes qui couchent avec les autres jeunes, les maris qui ne trompent pas leur femme sont vite éliminé du cast.
Brooke, l'un des personnages principaux, s'est tapé pour ainsi dire TOUS les membres masculins de la famille Forrester.
Bref, sous couvert de romantisme niais, cette série n'est qu'une grosse orgie dans un manoir à dix-huits millions de dollars.
V - Un ryhtme époustouflant
Aux States (et par ici aussi, mais avec un peu de retard), on découvre généralement cinq épisodes par semaine.
Du coup, les scénaristes doivent boucher les trous, et font très souvent des épisodes qui ne servent strictement à rien.
Sur trois jours, plusieurs personnages se passent le relai pour parler du même sujet de manières différentes.
Ridge va voir Brooke pour la collection d'hiver, Brooke va voir Stéphanie pour parler de la discussion qu'elle a eu avec Ridge sur la collection d'hiver, Stéphanie va voir Éric pour parler de la discussion qu'elle a eu avec Brooke sur la conversation que cette dernière a eu avec Ridge sur la collection d'Hiver.
Et ça continue encore et encore, les scènes s'enchaînent toujours dans les mêmes pièces ; on a droit à un plan extérieur par an environ, quand l'équipe du tournage a décidé de s'aérer le cerveau.
VI - Peut-on sauver UNE CHOSE de tout ça ?
Bizarrement, oui. Parfois, certaines scènes sont bien écrites.
Parfois, les scénaristes se rappellent qu'ils ont créé une famille, une histoire, et en profitent pour tout remettre sur le tapis. Parfois, pendant quelques épisodes, l'histoire ressemble à quelque chose, il y a du suspens et un semblant de cohérence. Malheureusement, le soufflé retombe très vite, et l'ennui s'installe pour plusieurs mois...
VII - En résumé...
Une série qui n'en est pas vraiment une, que la femme au foyer regarde en faisant son repassage et qui n'a de succès que pour son hyper-accessibilité due à la pauvreté de ses intrigues. Les rares bons moments sont écrasés, défoncés, détruits, pulvérisés par une quantité de défauts monstrueux...
Bref, "des mots qui font rêver" ? Mon cul.