LA SÉRIE TV
Entre l'image de synthèse et l'animation nippone, c'est une histoire d'amour compliquée !
En effet, au début des années 80, les premières images 3D à êtres incrustées dans une animation 2D classique se trouvent dans des longs métrages japonais (Golgo 13, Lensman). Mais cette petite révolution restera sans suite et dans les années 90, ce sont les américains qui passeront maîtres en la matière. Les raisons sont multiples, mais l'une des principales étant essentiellement financière. En effet, la 3D (de qualité) est bien plus onéreuse que l'animation traditionnelle. Du moins jusques ici, car différentes méthodes actuelles permettent de produire de la 3D stylisée (En cel shading - de la 3D en rendu "dessin à la main") pour des coûts enfin raisonnables.
Si un WALL-E coûte 150 millions de dollars à produire, seuls 10 "petits" millions suffisent pour un film 3D d'Appelseed. Certes la technique est très perfectible, mais le scénario, le souffle épique de la mise en scène, la direction artisque, compensent le manque d'argent. Sa suite, Deus Ex-Machina perfectionnera le rendu visuel pour quelques millions de plus (malgré un scénario à la ramasse, hélas...).
Si au cinéma la 3D nippone semble enfin s'épanouir, le milieu télévisuel reste le parent pauvre de cette technique... jusqu'à ARPEGGIO OF BLUE STEEL ! 12 épisodes de qualité constante, alternant scènes d'action grandioses, suspense, et une direction artistique "simple" mais cohérente de bout en bout.
Dans un futur proche, les différents continents sont isolés les uns des autres par un brouillard surgit de nulle part. D'étranges entités prennent l'apparence de jeunes filles contrôlant de surpuissants navires de guerre ! L'une d'elle, Iona, se range du côté des humains en se mettant sous les ordres de Gunzo, un jeune officier de la marine nippone. Ensemble, ils ne vont pas forcément combattre le "brouillard", mais tenter de construire une paix durable entre les humains et ces étranges "armes" pourvues de conscience..
Adapté d'un manga au design nettement plus rondouillard, Arpeggio of Blue Steel est une très belle réussite. L'animation des personnages est parfois très souple, limite cartoonesque selon les situations, et les scènes de batailles navales sont littéralement apocalyptiques ! Techniquement, et pour peu qu'on accroche à sa direction artistique, cette série est une totale réussite ! Les scènes d'action ne sont pas en reste et le génie tactique de Gunzo clouera plus d'une fois le spectateur à son siège. Rajoutons à cela une galerie de personnages plutôt haut en couleurs, dont les "armes conscientes" font partie également.
Seul regret me concernant, le scénario du manga est nettement plus évolué et complet que son homologue animé. L'ensemble reste néanmoins cohérent mais il y avait matière à créer une bien plus longue saga ! Néanmoins, "l'exploit" de tenir enfin entre ses mains la première série TV nippone 3D enfin techniquement au point, est déjà une sacré victoire en soi, et augure du meilleur à venir pour l'imagerie 3D télévisuelle japonaise...
LE FILM 1 (2015) :
Véritable prouesse technique en 2013, Arpeggio Of Blue Steel était la première série TV 3D nippone réussie ! Avec son "toon render" élégant et ses scènes d'action apocalyptiques, cette œuvre concluait un arc narratif complet sans pour autant donner toutes les réponses à son public.
Deux films sont annoncés, dont un premier résumant la série, et un second étant une suite directe (et donc inédite !). Mais en fait, cette annonce est trompeuse, si le premier film disponible dure 1h45, il résume effectivement et de manière aussi succincte que peu adroite les 12 épisodes de la série. Hors les 45 minutes restantes sont la suite tant attendue ! Donc, ne patientez pas de voir le second film pour avoir la suite des aventures de nos héros, mais regardez déjà ce premier film... Tout du moins en partie. En effet, on conseillera de préférer la série complète, puis les 45 dernières minutes de ce film si vous voulez apprécier correctement la chose.
C'est certes compliqué, mais en soit, la série est déjà très réussie dans son genre, et ces 45 minutes inédites annoncent du lourd pour le second film, avec un cliffhanger plutôt réussi.