Si vous pensez qu'il faut un scénario complexe ou original pour vous tenir en haleine, il y a des chances pour que Basilisk vous surprenne.
Simple et archi-classique, l'histoire tient sur un mouchoir de poche. Deux clans, représentés par 10 ninjas chacun, s'affrontent tandis que leurs chefs respectifs vivent une idyle à la Roméo & Juliette. Ainsi, passé les premiers épisodes qui mettent en place le contexte et les personnages, le développement ne repose alors plus que sur une succession de confrontations et de mises à mort. Mais n'allez pas croire que cette simplicité vous fera échapper au charisme de la série.
Pour apprécier Basilisk, je pense que le facteur primordial est d'adhérer à l'emphase japonaise. Car au delà des combats, cette série illustre surtout la dichotomie qui existe entre l'Amour et la Haine. De fait, les manifestations de sentiments se font avec une exagération qui, quoique servant très bien le propos, peut sembler surjouée pour un regard occidental. (Et c'est valable également pour d'autres notions tels que la réserve ou le sens du devoir.)
Par conséquent, seul votre imperméabilité au style nippon peut vous faire craindre de ne pas adhérer à la série. Car dès lors que l'on accroche au ton, il n'y a plus qu'à se laisser bercer par les événements.
Outre la qualité de l'animation et de la bande son , la force de Basilisk repose sur deux éléments : le charisme des personnages et le rythme des confrontations. Dans l'absolu, ces aspects peuvent sembler dérisoire mais comme ils sont ici à la base de l’œuvre, ils bénéficient d'un soin tout particulier.
Ainsi, à l'inverse d'autres séries qui débutent avec un contexte plus scénarisé et qui se laissent aller à la facilité d'une succession de combats, Basilisk choisit cette voie dès le départ. Le spectateur n'est donc jamais pris en traitre par le développement des évènements qui sont, de fait, calibrés pour reposer sur ce schéma.
Et il en va de même pour les personnages. Même si l'on aura forcément une préférence pour l'un ou l'autre des protagonistes, force est de constater qu'ils parviennent tous à être attachant à leur manière. Si certains forcent l'admiration de par leur charisme, d'autres évoquent plutôt la compassion face à leur destin.
Ainsi, chaque combat est vu comme une véritable fin en soi et pas simplement un moyen d'occuper les épisodes.
Dans l'absolu, cette série provoque un plaisir presque comparable à celui d'une compétition sportive. Le cadre est connu d'avance mais ce sont les performances des participants qui vont vous tenir en haleine tout du long. En outre, vous auriez tort de sous-estimer la dimension affective car certains passages sont vraiment touchants.
En définitive, Basilisk est une série qui se focalise sur un concept tout en le traitant avec brio. Maitrisant parfaitement son sujet, elle illustre à merveille l'idée que les choses simples s'apprécient avec autant de plaisir que le reste dès lors qu'elles sont soignées.
Pour ma part, je la recommande à tous les amateurs de culture nippone.