Norman fait un caméo
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Si certains ont pu être gênés par les "anachronismes" de type objets d'aujourd'hui (portable, etc.) qui seraient là pour attirer les ados, j'ai pour ma part, trouvé ce choix bien senti. Je m'explique:
L'intérêt de Bates Motel, n'est pas historique, dans ce qui se voudrait la véracité de la restitution d'une époque, il s'appuie d'ailleurs sur une fiction : le célèbre "Psychose", et c'est justement pour éviter que notre attention s'égare dans la relève d'anecdotes sur les années 50 ou 60: "Tiens un distributeur de cigarettes ou de chewing-gum!", "Oh, un mange-disque vintage", que c'est un bon choix. D'autant que la présence d'objets technologiques, pour attirer les ados me parait bien naïve, l'aspect morbide et angoissant est plus efficace, sérieux...
Qu'y a-t-il de palpitant dans des objets du quotidien? Rien. Ils sont là pour faire ressembler ce quotidien au notre, pour faciliter les phénomènes d'identification au delà du décor, de l'époque. Car là est le sujet. Ou comment relations et identifications dans notre environnement humain construisent notre personnalité. L'essentiel est sur la construction de la relation mère/fils, comment peut-on en arriver là? quelle est leur histoire? Question qu'a indéniablement soulevée la vision du film d'Hitchcock...
Cette série est une réponse: La construction d'une folie, la restitution de l'enfance d'un psychopathe. C'est un thriller psychologique, bien rythmé par des rebondissements, tous aussi sordides les uns que les autres, dont l'héroïne est sans conteste la mère: Norma Bates. Une belle femme, à l'enfance Trash, et qui se défend jusqu'à l'hystérie, dans une vie qui sans cesse la ramène au bord du gouffre. Déterminée, elle s'accroche à son désir d'une vie meilleure au travers l'attachement à son fils Norman. Dans sa volonté de le protéger, (ou de se protéger?), elle accumulera les mensonges. Le suspense sur des questions "a-t-il tué ou croire-t-il seulement l'avoir fait?" se prolonge au point que l'on s'interroge sur qui est le plus dans le déni...
Qui est le plus fou de la mère ou du fils? Quoi qu'il en soi, et parce qu'elle en fait l'ancre de sa vie affective au milieu de la tourmente, elle laissera glisser, la relation dans une tendance incestueuse et surtout dramatiquement fusionnelle, qui finira de le faire basculer dans le dédoublement de personnalité: Norman devient cette ancre.
Bates Motel, ou la naissance d'un psychopathe, est sur le sujet bien plus fin que Dexter. Cette dernière, par un magnifique générique et un rythme, à l'américaine, bien étudié, nous fait trop vite oublier son message: Le postulat que les psychopathes meurtriers en série, sont des "tueurs nés", des aberrations génétiques définitivement incurables, là pour faire et soutenir trop longtemps l'apologie de la peine de mort.
Face à cela, Bates Motel, se pose comme une série plus fine, qui déroule, tout au long de catastrophes et de drames, les mécanismes possibles d'une détermination à la folie.
Créée
le 4 juin 2016
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