Beatless
4.9
Beatless

Anime (mangas) TBS (2018)

Enfin le calvaire est terminé... et cet animé restera pour ma part dans les mémoires comme l'exemple de ce qu'il faut surtout pas faire dans la création d'une série.


Du néant du début à la fin, malgré des épisodes finaux un peu mieux réalisés mais ce n'est pas suffisant pour rattraper le chaos entourant cette production. Rien que le fait d'avoir incorporer trop d'épisodes "récap" tous les 3 épisodes durant sa période de diffusion en Hiver 2018 et de terminer cette série avec 5 mois de retard (soit Septembre 2018) montrent que les producteurs se sont aperçus du gouffre financier qui se profilait mais qu'il fallait tant bien que mal finir cette mascarade.


Je serais sûrement très sévère avec cette série tellement son visionnage a été une "souffrance", il se peut que je manque d'objectivité mais tant pis.


Tout d'abord, l'animation est correcte mais à nombreux épisodes elle frôle le manque de budget, les traits ne sont pas originaux et parfois très maladroits à part dans les scènes d'actions où l’utilisation de la 3D est très bien exploitée. Ce sont les meilleurs moments du visionnage car on voit tout l'esthétisme des IA ainsi que leurs personnalités sont sublimées dans leurs techniques de combat. L'ingéniosité du chara design fait que dans ces moments-là les petits détails de costumes qu'on apercevait à peine prennent un sens intéressant.


Une BO entraînante mais qui sert une série tellement nulle qu'elle marquera pas les esprits. C'est pop-électro et ça reste dans le ton SF assumé de l'histoire. C'est même parfois en décalage notamment dans les ending avec cette J-pop joyeuse et acidulée ( mettant très souvent en scène le personnage le plus inutile de l'histoire, Yuka la sœur du héros) qui contrastent avec le côté dur de l'épisode. J'ai presque pitié pour les groupes qui ont prêté leur chouette talent au service de cet animé sans intérêt.


Ensuite l'histoire...Eelle part dans tous les sens n’exploitant jamais les rares ressources qu'elle possède : dans un monde futuriste où les humains dépendent de plus en plus d'IA humanoïdes dans leur vie quotidienne, on nous propose de suivre un héros et de sa "poupée" héroïque Lacia au cœur d'un complot mondial menaçant l’équilibre de cette société utopique.


Cette intrigue permet de soulever des questionnements assez intéressants sur l'essence même d'être un humain, de notre dépendance inquiétante vis à vis des nouvelles technologies, de notre rapport au temps et à notre place dans un monde de plus en plus formaté. Mais ces scènes là sont extrêmement rares, il faut attendre les 4 épisodes finaux ( qui ont mis 5 mois avant d'être diffusés) pour avaler ces réflexions de manière gratuite, presque étouffante sans qu'on prenne le temps de comprendre la logique d’incrustation de ces dialogues dans les combats finaux entre les IA.
Pourquoi nous assommer à la toute fin de références pseudo-philosophiques (pour donner un semblant de maturité à l'ensemble) alors qu'on veut juste savourer tranquillement le combat final avec la méga IA "Igniris" ? ça ralentit le rythme et ça fait baisser la tension, la peur qu'on pouvait ressentir à ce moment-là.. encore une fois 5 mois pour arriver à une fin aussi maladroite.


Le pire ce sont les personnages principaux... Arato et Lacia sont d'un ennui mortel.. prévisible, fades dans le développement psychologique, des vrais " Mary sue" .. on s'attarde sur leur pseudo-romance pendant toute la première partie (en incluant quelques scènes fan service évidemment) au détriment de l'ambiance politique et de personnages secondaires qui auraient mérité plus d'exposition. Notamment les IA "antagonistes" Snowdrop et Kouka qui brillent dans les rares scènes qui leur sont attribuées.


Arato ne change pas du tout.. il reste toujours le mec lambda, sympa, passif et émotif du début alors qu'il vit des événements qui sont "censés" un peu le traumatiser quand même.. non il sert juste de fair valoir amoureux à Lacia. Même l'héroïne qui est censée apprendre à devenir plus humaine à son contact, reste creuse. Son empathie déjà présente au début reste la même à la fin.. ils ont même tenter de nous faire croire à un moment dramatique entre eux.. et même ça c’est raté tellement que le "deus-ex machina des IA" est imperturbable.


Le gang des filles incluant Yuka ne sert à rien... aucune utilité à l'intrigue on dirait des fangirls qui attendent en soupirant le retour de leurs "frères" car chacune ou presque possède "un brother complex" ( cf : une attirance amoureuse pour leur frère respectif) non assumé .. ça en devient gênant à croire qu'il fallait remplir un cahier des charges listant tous les stéréotypes à mettre.


Le trio de frères n'est pas mieux loti sauf peut-être pour Kengo qui sera le seul à avoir une mini-évolution au contact de Kouka qui lui fera changer sur sa vision des IA mais bon.. son arc centré sur son intégration dans un groupe terroriste au début de l'animé a de quoi faire rire tellement que ça sort de nulle part encore une fois.


Ce qui déroute c'est surtout que l'anime ne savait pas quel genre exploité : on flirte avec le silce of life (de mauvais facture soit) en intégrant des lycéens et des petites histoires d'amour/amitié, le shônen via la " quête" du héros, un manga SF-seinen avec des scènes d'actions violents et avec un background aux thématiques assez matures... ces 3 sphères peinent à coexister. En n’assumant jamais un parti pris, la série s'engouffre dans un amas indigeste. On ne prend jamais au sérieux ce qui se passe à l'écran.


A qui donc s'adresser cette adaptation ? Aux fans du light novel éponyme ? Car l'intrigue subit parfois des ellipses scénaristiques sorties du chapeau...


Pour finir un conseil : ne perdez pas votre temps avec cette série. Dans la même veine, vous profiterez mieux de l'expérience avec la série Guilty Crown qui a, au moins le mérite de ne pas prendre ses spectateurs pour des idiots en offrant un scénario de meilleure facture, avec un plus beau design et servis par des personnages mieux construits.

AudreyAnzu
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le 1 oct. 2018

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