Le synopsis avait joué franc jeu : celle qui serait d'abord et principalement mise en valeur, c'est Sakurako. Et comme elle sort des sentiers battus en matière de personnages féminins (ça fait un bien fou) l'épisode pilote a clairement mis la dose pour ne pas nous décevoir. Une fois hameçonné, le spectateur est cependant contraint à la patience...
C'est marrant, parce que, l'impression que j'ai de cet anime, avec le recul, c'est qu'il est construit à l'image du travail patient et minutieux de son héroïne. L'évolution naturelle aura sans doute fait drop certains, ceux qui se sont accrochés auront été payés de leur efforts. Sur environ les deux tiers, on déterre des os (au propre comme au symbolique), sans avoir réellement de fil conducteur. Le travail d'assemblage vient à la fin, quand on a obtenu le squelette en entier. De la même façon, et ceux qui ont vu l'anime saisiront sans doute à quoi je fais allusion, le peintre a fini son portrait.
C'était risqué mais plutôt malin, en fait, de nous proposer des personnages secondaires sans trop d'épaisseur et une galerie que d'aucun qualifierait de random pour nous surprendre avec le dernier arc.
J'imagine que nous sommes en présence d'une adaptation assez fidèle à la construction du roman originel.


J’ai beaucoup apprécié l’évolution du personnage narrateur Shôtaro, ainsi que l'évolution de sa relation avec Sakurako et leurs beaux échanges lors des deux derniers épisodes. Shôtaro auras pris de l’ampleur et c’est bien. Il nous a dévoilé ça crescendo et il a réussi à réussi à attaquer l’Everest qu’est la carapace de Sakurako par la face nord, le bougre ;D


De Sakurako, d'ailleurs, il a été montré ce qu’il fallait avant de donner une autre dimension au personnage et ainsi éviter une certaine lassitude. J’ai aimé que les démonstrations assez récurrentes de pudeur des sentiments, de refus du sentimentalisme, dont Sakurako est la parfaite incarnation d’ailleurs (au risque de paraître parfois bien brutale et sans délicatesse) soient finalement au service de la mise en valeur de ce qu’est un authentique attachement. Et puis cette froideur scientifique qu’elle avait ne faisait que rendre plus poignant l’émotion des gens qui croisait son chemin. Du coup ça permettait au scénariste de fonctionner par contrastes sans trop forcer sur le pathos (juste un peu avec le prof épisode 12 quand même, mais bon…). Là-dedans, Shotaro avait mine de rien un rôle très important, celui de permettre et de tempérer l’improbable communication entre Sakurako la fausse misanthrope et autrui.
J’ai beaucoup aimé aussi le personnage délicieux de Ume et sa façon bien à elle de marquer sa réprobation.


Enfin, je retiendrai aussi des passages SoL des moments graves et doux et plutôt intelligents sur le traitement de l’humain, que ce soit face à la maladie, la détresse, la vieillesse, la culpabilité, la volonté de rédemption des fautes. Bien des choses auraient être à forte teneur en clichés, mais le staff a globalement évité cet écueil et j’ai plutôt apprécié la direction qu’il a pris (un bémol cependant sur les épisodes 4 et 5 ainsi que sur la caractérisation du professeur dans le dernier arc) .
Je retiendrai enfin l'animation agréable et j'estime que cette fin ouverte après un dernier arc qui offrait (enfin ?) un fil conducteur me donne envie d’une saison 2, car l’antagoniste était exposé avec assez d’habileté pour faire froid dans le dos et créer une réelle attente de la suite. A voir, j’y crois, je pense que c’est de l’ordre du raisonnable.

_Andrea_
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le 3 janv. 2016

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