Berserk (version 1997, pour les puristes du "vieux mais intense") est un peu comme si tu mettais Game of Thrones et Conan le Barbare dans un mixeur, avec une touche de désespoir en bonus. On te plonge direct dans un univers médiéval ultra-violent où les épées sont plus grandes que les personnages eux-mêmes, où l’ambition dévore l’âme, et où les monstres ne sont pas forcément ceux qui ont des crocs acérés. Non, les vrais monstres ici, ce sont les humains avec des rêves bien trop grands pour leur conscience.
Notre héros, Guts, est un homme au nom aussi subtil qu’un coup de marteau en pleine tête. Une enfance traumatisante à souhait, un destin gravé dans le métal de sa gigantesque épée, et une rage qui ferait passer Hulk pour un moine bouddhiste. Guts est un guerrier taillé dans le granit, mais ce n'est pas le héros classique. Il est brut, sauvage, et totalement embourbé dans la noirceur de son propre passé. Sa vie ? C’est tuer ou être tué, et il a clairement choisi son camp. Il découpe ses ennemis comme on tranche du jambon, et chaque bataille est un festival de sang qui te laisse à la fois horrifié et fasciné.
Mais ce qui rend Berserk vraiment particulier, ce n’est pas juste la violence graphique (même si, soyons honnêtes, ça fait partie de l’expérience), c’est cette ambiance oppressante, quasi inévitable, qui plane au-dessus de chaque scène. Tu sens, dès le premier épisode, que tout est voué à mal tourner. Le monde de Berserk est un endroit où l’espoir se fait régulièrement piétiner par des armées de soldats sans âme et des créatures cauchemardesques. Ici, les rêves de gloire et de pouvoir finissent souvent dans une mare de larmes, de sang ou pire, beaucoup, beaucoup pire.
La série repose sur un trio de personnages emblématiques : Guts, bien sûr, mais aussi Griffith, le leader charismatique des Faucons, et Casca, la guerrière au cœur aussi dur que sa lame. Griffith est un personnage fascinant : beau, éloquent, et doté d’une ambition démesurée. C’est l’ami que tu adorerais avoir… jusqu’au moment où tu te rends compte qu’il est prêt à vendre son âme (et la tienne, accessoirement) pour atteindre son rêve. C’est un peu le gars qui te dit "Je veux changer le monde" avec un sourire éclatant, mais qui, en réalité, est capable de te poignarder dans le dos si ça lui permet de gravir les échelons plus vite.
La relation entre Guts et Griffith est le cœur de la série. C’est une bromance qui pourrait presque être touchante, si elle n’était pas en train de foncer droit vers un mur en flammes à 200 km/h. Leur amitié repose sur une admiration mutuelle, mais aussi sur une rivalité latente. Griffith voit en Guts un outil pour ses ambitions, tandis que Guts cherche désespérément un sens à sa vie au milieu de ce chaos. Spoiler alert : ça ne se termine pas par une accolade pleine d’émotion et des adieux déchirants au soleil couchant. Non, ici, on parle de trahison, de folie, et d’un carnage surnaturel qui te laisse la mâchoire pendante.
Visuellement, Berserk 1997 est une vraie capsule temporelle. L’animation est certes un peu vieillotte par rapport aux standards actuels, mais elle a ce charme brut, presque cru, qui colle parfaitement à l’ambiance désespérée de la série. Chaque coup d’épée, chaque éclat de sang est rendu avec une intensité qui te cloue sur ton siège. Et la musique ! Ah, cette musique angoissante signée Susumu Hirasawa qui hante chaque moment de tension. Elle ajoute une dimension épique, presque mystique, à cette histoire déjà chargée en émotions.
La série prend vraiment son envol dans sa seconde moitié, où l’aspect surnaturel et la tragédie humaine s’entremêlent pour créer un cocktail explosif de désespoir et de terreur. L’Éclipse, c’est le moment où tu te dis : "Ah, c’était donc ça le point de non-retour". Une séquence d’une violence inouïe, à la fois psychologique et physique, qui te laisse avec un goût amer dans la bouche et un sentiment de trahison aussi profond que celui de Guts. Cet événement transforme la série en quelque chose de plus grand, plus sombre, et plus perturbant. C’est là que Berserk passe du statut de bon anime à celui de légende torturée.
Mais Berserk, ce n’est pas seulement une histoire de combats épiques et de drames personnels. C’est aussi une réflexion sur l’ambition, la trahison, et la lutte contre son propre destin. Guts est un homme en guerre avec le monde, mais aussi avec lui-même, cherchant désespérément à comprendre s’il est maître de son destin ou simplement une marionnette dans un jeu cosmique cruel. Griffith, de son côté, est l’incarnation de l’ambition dévorante, prêt à tout sacrifier pour atteindre ses objectifs, quitte à tout détruire sur son passage, y compris ceux qui lui sont les plus proches.
En résumé, Berserk (1997) est une saga médiévale épique qui mélange à merveille des scènes d’action brutales avec une tragédie psychologique intense. C’est un voyage dans un monde où l’espoir est un luxe que personne ne peut vraiment se permettre, et où l’amitié est une arme à double tranchant. Si tu cherches une série qui te bouscule, te retourne l’estomac et te brise le cœur, tout en te laissant accroché à ton siège, Berserk est l’endroit parfait pour plonger. Mais prépare-toi : ici, les épées ne sont pas la seule chose qui coupe, la trahison aussi.