Bill Nye sauve le statu quo.

Difficile de prendre au sérieux cette émission "scientifique" qui prétend trouver des solutions aux problèmes dont souffre la planète (son titre en annonce l'ambition ou tout du moins la direction) alors qu'elle n'a pas le courage de dire la vérité à son publique.

Tout commençait pourtant bien : mine avenante, style loufoque de prof de SVT cool et ton décontracté, on donnerait le bon dieu sans confession à Bill Nye. Après avoir expliqué le principe de réchauffement climatique et ses risques pour notre espèce, il rentre dans le vif du sujet : "Tout ça c'est à cause de nous". Et... c'est tout pour le diagnostique.

Vous vous attendiez à ce qu'il remette en question le mode de vie des pays développés ? Mieux, qu'il fustige l'american way of life dont les habitudes de vie délirantes font grimper le niveau de CO2 par habitant du pays au top des pays occidentaux ? Vous allez être déçu, il ne fera jamais la distinction entre le niveau d'émissions d'un quatari, d'un americain ou d'un australien et celles d'un togolais ou d'un cambodgien. Le réchauffement climatique c'est de notre faute, à nous les humains. Tous. Les pays défavorisés apprécieront.

Sans plus s'attarder sur les origines de ces émissions, il se met en quête d'une solution. Il invite 3 experts du sujets à la table du débat : ou plutôt un pote à lui et deux experts (probablement invités pour faire sérieux).

Son pote ("On se connait déjà avec Mark" dit Bill Nye avec un sourire entendu) expose son point de vue : pour sortir du pétrin climatique il faut investir dans les énergies renouvelables. Tant pis si l'objectif est inatteignable (il faudrait que 80% de l'énergie mondiale soit renouvelable d'ici 2030), Bill chauffe le publique "On va y arriver, on va y arriver !". Et le publique de beugler à sa suite comme s'ils avaient la moindre participation à apporter dans cet effort.

Les deux autres invités seront brièvement interrogés : le premier, partisan du nucléaire, se fera tacler d'entrée par Bill Nye. "Le nucléaire personne n'en veut". On appréciera l'argument scientifique et l'objectivité de l'hôte. Quant au dernier invité, elle ne dira rien de très marquant. Ce sera pourtant la seule à évoquer le mode de vie de certains comme facteur aggravant.

Et c'est tout. La solution de Bill Nye pour sauver le monde c'est de scander des encouragements au publique (publique ravi de l'arrivée en guest de Zach Braff) en faveur de l'essor des énergies renouvelables (il leur demandera de voter démocrate au passage). Contre l'avis des experts qui s'accordent à dire qu'on ne sera jamais prêts à temp, malgré les chiffres honteux illustrant les effets de l'american dream, Bill Nye ne se mouillera jamais à demander à son publique de vivre plus sobrement, de prendre une seule douche par jour ou de limiter ses déplacements en 4x4. Le miracle viendra de la science ne vous inquiétez pas. En attendant, on ne touche pas à l'american way of life.

En 2021, les énergies renouvelables représentaient 19% de l'énergie mondiale produite.