La série qui se bonnifie à chaque nouvelle saison.
DE MIEUX EN MIEUX AU FIL DES SAISONS
Si les 2 première saisons peinent un peu à convaincre en mêlant trop de personnages différents dans des intrigues pas toujours originales, elles ont tout de même ce qu'il faut (travail sur les ambiances, mise en scène soignée, écriture inspirée de certains personnages) pour captiver le spectateur qui saura y déceler le potentiel de la série et le talent éclaboussant de Steve Buscemi qui porte chaque épisode de ses frêles et pâles épaules.
Ces premières effluves d'alcool de contrebande se transforment en bouteilles d'exception dans les saisons 3 et 4 où Boardwalk Empire trouve son rythme et sa tonalité et atteint enfin l'envergure et le charisme qu'elle se cherchait jusque là. Intrigues plus noires et plus complexes, mise en scène percutante, personnages foullés et attachants, le pied est absolu ! Nucky Thompson, Chalky White, Richard Harrow, Nelson Van Alden, Gillian Darmody, Al Capone, Lucky Luciano, Gyp Rosetti, Doctor Narcisse : tous ces personnages marquent l'écran de leurs empreinte et de leur personnalité admirablement et patiemment développée. Chacun sa trajectoire, les collisions ne faisant pratiquement pas de survivants.
LE MEILLEUR ET LE PIRE POUR LA FIN
La saison 5 est absolument remarquable d'écriture et d'intensité dramatique. Pour cette ultime saison, les scénaristes ont voulu boucler la boucle en revenant sur le passé de Nucky qui, jusqu'alors, n'avait été évoqué qu'en filigrane. Ces retours en arrière sont toujours intelligents, émouvants et ne versent jamais dans la digression mais viennent éclairer l'incroyable ascension du gamin d'Atlantic City et les événements tragiques qu'il traverse dans cette saison.
Malheureusement, cette apothéose est quelque peu ternie par une conclusion qui m'a personnellement laissé sur ma faim. Ca n'est pas tant sa brutalité (très cohérente avec la vie de violence et de risque menée par les personnages principaux) que son côté "artificiel" qui m'a dérangé. Quand je dis artificiel, je ne signifie pas que la fin n'est pas crédible, au contraire, mais je trouve qu'elle survient, comme par hasard, pile au moment où tout le reste a été réglé, déjouant ainsi son côté imprévisible et sa crédibilité.
J'ai clairement eu l'impression que les scénaristes s'étaient fait un point d'honneur à ne rien laisser en suspends (toutes les histoires de chaque personnage sont refermées une à une, de très belle manière d'ailleurs) avant de porter l'estocade qui perd donc en impact puisqu'on s'attend forcément à ce qu'il se passe quelque chose, le reste ayant été réglé.
Amputée de 4 épisodes (8 seulement contre 12 pour les 4 précédentes saisons), cette ultime saison a condensé de façon impériale tout ce qu'elle souhaitait mettre au point avant de tirer sa révérence mais aurait gagné à respecter son format habituel pour mieux amener sa conclusion qui, en l'état, vient un peu gâcher ce très beau travail, presque jubilatoire sur ces 7,95 épisodes !
AU FINAL
Surmontez les moments d'ennui et de désintérêt que vous provoqueront sans doutes quelques passages des 2 premières saisons et concentrez-vous sur les nombreux points de satisfaction et de plaisir de la série, vous en serez récompensés dans les 3 dernières saisons qui valent indiscutablement le coup.