Yojimbo
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le 1 nov. 2018
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Bodyguard est ma première occasion de revoir Richard Madden sur les écrans après son passage remarqué dans Game Of Thrones en tant que Roi du Nord. Il confirme le bien que j'avais pensé de lui à l'époque en délivrant une performance solide dans le rôle de David Budd, vétéran d'Afghanistan affecté au service de protection des personnalités, en l’occurrence la Ministre de l'Intérieur britannique. Cette ligne à son CV, associée à celle de GOT constitueront sans doute ses atouts principaux dans la course à la sélection du futur James Bond pour laquelle il fait partie d'une première liste d'acteurs pressentis.
Bodyguard développe un tas de thématiques intéressantes lorsqu'elles sont prises individuellement, mais trop nombreuses à mon goût pour être traitées de façon correcte sur une mini-série de six épisodes. Citons pèle-mêle le djihadisme, les traumatismes subis par les vétérans de guerre et le manque de considération à leur égard, la corruption policière et les collusions avec le grand banditisme, les mesures liberticides sous couvert de protection du citoyen, la capacité d'un garde du corps à protéger quelqu'un dont il ne partage pas les convictions, l'abus de pouvoir et les malversations dans les hautes sphères d'un état démocratique, et comme si ça ne suffisait pas on arrive à nous enfoncer en travers de la gorge une histoire d'amour/sexe entre deux individus foncièrement différents car issus de milieux opposés. Et j'en oublie probablement.
Bodyguard multiplie donc les thématiques pour maintenir son suspens et lancer le téléspectateur sur de fausses pistes. Cela fonctionne relativement bien puisque je me suis interrogé quasiment jusqu'au bout du dernier épisode sur l'identité des responsables de cette conspiration et le rôle du personnage principal dans celle-ci. Seulement innocente victime ou partie prenante ? Les moments de tension sont plutôt bien distillés et les scènes-choc réussies.
Le problème, c'est qu'avec cette multiplication de thématiques, on ressort du visionnage de Bodyguard avec l'impression d'avoir assisté à une sorte de gloubiboulga, un fourre-tout un peu indigeste et parfois cousu de fil blanc. Certains sujets sont introduits de façon forcée alors qu'il y avait largement moyen de faire une série impactante en limitant leur nombre et en les approfondissant davantage.
Au final je ne regrette pas le visionnage de Bodyguard qui a su me tenir en haleine, mais j'ai du mal a contenir un petit sourire en réfléchissant à la cohérence de l'ensemble, à sa crédibilité et à la pertinence de son traitement, qui sombre un peu dans le racoleur et l'artificiel en voulant parfois trop en faire.
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Créée
le 27 oct. 2018
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