Pourquoi je considère que Bofuri est bien meilleur qu'Infinite Dendrogram malgré son ton comique

J'ai vraiment la flemme d'attendre la fin pour écrire une critique donc je vous livre ce que retire de ces 7 premiers épisodes, mon avis est donc susceptible de changer en cours de route. En prime je m'avance dans une critique comparative avec le deuxième animé se passant dans un MMO (disponible sur Wakanim) j'ai nommé Infinite Dendrogram. Car, malgré le thème commun, il y a un gouffre en terme de qualité entre ces deux œuvres et je peux difficilement me retenir de vous vanter Bofuri sans dénigrer Infinite Dendrogram.

Il y a, selon toute vraisemblance, un auteur sur deux qui a déjà joué à un MMO. Je dis ça pour rire (enfin j'espère) mais il y a une grosse différence de présentation. Dans Infinite Dendrogram on nous propulse dans un monde virtuel de pointe où "les choix sont infinis" (sauf pour l'équitation où il faut une classe particulière). Sauf que je doute sérieusement de l'attrait d'un tel jeu dans la réalité. Une pénalité de mort de 72H ? Réellement ? En outre je doute que les organismes de censure accepte un jeu orchestrant des meurtres d'enfant. De plus il y a des problèmes d'équilibrage de malade, le héros niveau 1 tue un monstre de haut-niveau sans aucun problème et acquiert des skills dont la force dépasse l'entendement. Alors vous allez me dire c'est la même chose dans Bofuri. Oui... Mais non. Car le monde virtuel de Bofuri est en plein développement, il y a des patchs, du rééquilibrage et les développeurs s'arrachent les cheveux en voyant les caractéristiques de Maple. De plus Maple acquiert ses compétences en jouant de manière peu conventionnel (en jouant comme une enfant en fait) tandis que tout tombe du ciel pour Ray.

Ensuite il y a les PNJ. J'en parle car on voit leur apparition dans le dernier épisode de Bofuri avec la quête donnée à Maple. Leurs limitations techniques à pouvoir s'adapter face aux aléas est juste hilarante et cela se prête bien au comique du monde de Bofuri. Maintenant continuons à rigoler un peu pour regarder le "réalisme de pointe" des PNJ de Infinite Dendrogram. La fille à l'origine de la première quête veut sauver sa sœur dans un cimetière très, très, très DANGEREUX. Vous iriez demandez de l'aide à qui ? La police, l'armée, des joueurs de haut-niveaux (surtout qu'elle a un fan-club cette pnj) ? Ou plutôt à un joueur débutant sans expérience que vous avez malencontreusement poussé dans la rue ? C'est ridicule, ça tue totalement le réalisme du personnage. Pire encore, après quand les 4 scolopendres apparaissent, le héros fuit avec la sœur et finit par tuer un scolopendre. Mais l'autre fille avec les trois scolopendres ? Elle revient sans aucune égratignure ?! Ce n'est pas tant irréaliste qu'incohérent avec l'univers qu'on essaye de nous vendre.

De fait il m’apparaît impossible de raconter une bonne histoire sans que le monde derrière soit cohérent ne serait-ce qu'avec l'ambiance générale de l'oeuvre. On ne peut pas vanter le réalisme de quelque chose et le faire apparaître comme irréaliste. Bofuri a conscience des limites de son univers et au lieu de les cacher il les utilise et les recycle en éléments comiques.
D'ailleurs même dans les décors et le bestiaire utilisé on ressent ce malaise. Bofuri n'hésite pas à en mettre plein la vue avec de gros effets, des instances étranges et des boss à plusieurs phases. Dans une oeuvre de fantasy cela paraîtrait superficiel, grossier, mais dans les MMO on privilégie souvent les architectures folles et les monstres haut en couleur en dépit de la cohérence générale. Personne n'a envie de jouer dans une plaine tout droit sortie d'un fond d'écran Windows.

Ensuite il y a évidemment les personnages et le scénario. Sur le scénario c'est assez facile, dans Infinite Dendrogram il n'y en a pas. Non sérieusement le héros se fait ballotter de quêtes secondaires en quêtes secondaires tout en pexant. Bofuri opte pour un schéma de comédie qui change doucement et qui présente les différents aspects des MMO, le tout découpé par les événements. Ces évents expliquent par ailleurs pourquoi les personnages tentent de devenir plus fort juste pour s'amuser et tenter d'obtenir des bonnes places.
Vous allez me dire, c'est la même chose dans l'autre truc (oui le respect est parti) et cela le serait si le personnage principal n'était pas comme il est. Le héros se fait lui-même la réflexion qu'il continue à jouer non pas pour s'amuser mais pour sauver la veuve et l'orphelin. En bref, le héros veut jouer aux héros, un désir d'aventure épique compréhensible mais qui va au delà du simple roleplay. Pourquoi pas après tout. Mais il faudrait orienter l'histoire sur ça pour lui donner de la consistance car pour le moment on a juste droit à 7 épisodes de remplissage. A l'inverse d'une Maple crédule qui veut juste s'amuser avec une honnêteté qui désarme jusqu'à ses adversaires. Et c'est justement ce désir d'exploration et de découverte qui soutient tout l'univers de Bofuri par l'intermédiaire de Maple, c'est lui qui donne envie chaque semaine de regarder pour voir ce que l'oeuvre nous réserve.

Après je ne dis pas que Bofuri n'a aucun défaut, ça reste une comédie assez légère. Même si le fil directeur des events est une très bonne idée pour ne pas s'enfermer dans le registre comique. Je vous conseille vivement d'aller y jeter un coup d’œil, j'ignore si le visionnage sera agréable pour les gens n'ayant jamais joué au MMO ceci dit.

En fait le problème principal c'est que Bofuri parle de MMO tandis qu'Infinite Dendrogram aurait très bien pu se passer de ça. Ce dernier aurait pourrait très bien être une sorte d'Isekai ou de SAO-like finalement. Enfin je vous soumets ce que je pense être le retournement de situation d'Infinite Dendrogram et pourquoi ça va totalement détruire le peu de cohérence qui subsiste :

Voilà ! Voilà ! Je sais pas si c'est très lisible comme critique. Et je reste donc ouvert à toutes vos "critiques".