Bêtise bondissante
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le 19 mai 2019
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Bonding n’est pas une série consacrée au culte de James Bond mais bien une série qui évoque le bondage et les pratiques sadomasochisme. Mais ne vous attendez pas pour autant à quelque chose de très sulfureux avec des scènes explicites ou ultraréalistes, car le créateur Rightor Doyle, (repéré comme acteur dans les série Barry et You’re the Worst) a pris le parti de traiter ce sujet de manière humoristique, en racontant d’abord la vie de deux amis de lycée. Il y a d’un côté Tiff (Zoe Levin), devenue dominatrices experte dans une boite SM de New York et par ailleurs étudiante en psychologie, et de l’autre, Pete, un jeune homosexuel extraverti qui voudrait bien de percer dans le stand-up et qui en attendant sert d’assistant particulier de sa meilleure amie, considérant cette activité avant tout comme un jeu.
Entre deux séances de domination tarifées auprès de fétichistes plus extravagants les uns que les autres, nos deux compagnons tentent de mener une vie à peu près normale, entre cours à la fac et une vie sentimentale un peu chaotique.
Malgré un sujet un peu casse-gueule, la série ne tombe jamais dans le mauvais goût, dans le glauque ni dans le jugement vis-à-vis de ses personnages. Bien au contraire, Bonding se révèle notamment dans sa première saison être une série extrêmement drôle, mettant en scène des situations parfois désopilantes notamment dans les scènes de domination ou dans les dialogues avec Pete (interprété par un excellent Brendan Scannell) un personnage qui gagne en profondeur et intérêt au fil des épisodes.
Dans la seconde saison, le ton est moins à l’humour potache, les situations burlesques laissent place à des moments plus tendres, à des situations plus mélodramatiques, avec nos deux personnages qui évoluent, gagent en maturité, révélant une personnalité plus complexe que dans les premiers épisodes. Malgré tout, l‘humour et toujours bien présent comme dans cet épisode ou Pete découvre que l’ex de son petit ami est quasiment son jumeau donnant lieu à une séquence assez savoureuses.
Les épisodes très courts (15 minutes en moyenne sur la saison 1, 20 minutes sur la saison 2) s’enchainent sans le moindre temps mort, offrant une vision du milieu BDSM sans doute réductrice et caricaturale pour ceux qui la connaissent bien mais qui a le mérite d’aborder le sujet de manière assez directe et intelligente, en montrant bien par moment toute la dimension psychologique de ces pratiques et de la maitrise dont doivent faire preuve les professionnel(le)s du genre.
A l’image des séries Hard (Canal+, 2008-2015) ou de Hung (HBO, 2009-2011), Bonding aborde le thème du sexe avec beaucoup de décontraction et un humour féroce tout en dressant le portait de personnages attachants. Il va sans dite que l’on attend la saison 3 avec impatience pour voir si la direction prise pour la saison 2 va se confirmer ou si Rightor Doyle va encore nous gratifier de scènes hilarantes et débridées comme dans la première saison.
https://www.benzinemag.net/2021/02/15/netflix-bonding-une-plongee-drolatique-dans-le-milieu-de-bdsm/
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Créée
le 16 févr. 2021
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