Diffusée sur Arte sous le titre Braquage à la suédoise, cette série interpelle à plusieurs titres. C’est déjà son postulat de départ incongru soit deux femmes d’age mûr décidant d’organiser un braquage. Étant suédoises et pas si défavorisées, leur initiative fait sourire mais a le mérite de soulever des problèmes générationnels. En effet, ces deux amies ont la sensation d’écouter enfin leur fibre féministe, de prendre une revanche sur une société encore inégalitaire entre les sexes.Comme il y a du vrai, que le trait cocasse ne prend pas toute la place, vous suivez l’histoire avec intérêt surtout que le rire est au rendez-vous de certaines situations.Braquage à la suédoise apparaît aussi comme une récréation bienvenue dans un monde uniformisé et son grain de folie fait du bien.Les trois premiers épisodes envoyés et aux points de vue divers donnent envie de voir le dénouement car les deux femmes sont loin d’avoir commis le crime parfait! Et c’est grâce précisément à cette dynamique du doute ( les deux femmes seront-elles arrêtées ?) que le créateur de la série fait mouche. Chaque péripétie alimente l’histoire et l’ingrédient ultime finalement, c’est cet alignement dément de concours de circonstances où tout peut arriver. A la fin, le spectateur ne peut constater l’absurdité générale de ce capharnaüm où flics, truands, maris se retrouvent à côté de leurs pompes. Une mécanique insensée entretenue jusqu’au bout d’une main de maître et qui ne peut nous faire penser que ce décalage à la sauce nordique est finement joué!