Lorsque j'ai commencé à regarder Breaking Bad fin 2010, j'ai immédiatement apprécié la mise en scène et les personnages. Voici ce que j’écrivais à l'époque : au delà des personnages excellents, ce sont les différents événements scénaristiques et encore plus leur mise en scène qui atteignent des summums de génie. Je me suis déjà fait la réflexion "cette série est géniale" en regardant Mad Men ou autre, mais jamais autant qu'avec Breaking Bad.
Si je devais faire une comparaison avec le cinéma, je dirais que Breaking Bad se rapproche du style des frères Coen. Comme dans Fargo, The Big Lebowski, No Country for Old Men ou True Grit, on retrouve ce mélange de sérieux et de second degré, ces personnages improbables, forts en gueule, qui semblent évoluer dans un monde parallèle caricatural mais terriblement prenant. On retrouve également cette violence crue, ces scènes lentes mais intenses, cette parfaite intégration de la musique et ces dialogues extraordinaires. Et puis, cerise sur le gâteau, il y a tous ces moments cultes qui resteront longtemps gravés dans nos mémoires : une petite cloche sur un fauteuil roulant, un ourson rose, Jesse qui boit un verre d'eau, Walt en slip, le site de soutient de Junior, des mexicains qui rampent, l'épisode de la mouche et tant d'autres.
En revanche, ce que je n'avais pas vu venir il y a trois ans, c'est à quel point Breaking Bad allait évoluer toujours plus vers l'excellence. Rares sont les séries qui tiennent sur la durée, plus rares encore sont celles qui s'améliorent avec le temps. Breaking Bad est une démonstration, un exemple, une référence, sur comment devrait être gérée une série sur le long terme. Les pièces du puzzle s'assemblent au gré des saisons, les personnages évoluent lentement, comme un enfant que l'on ne verrait pas grandir pour finalement se dire : "Ah oui il a vachement changé quand même". Tout ceci nous amène vers un dénouement grandiose au cours d'une cinquième saison de tous les superlatifs.
Quiconque souhaiterait se (re)lancer dans Breaking Bad ne doit surtout pas s'arrêter après cinq épisodes, ce serait comme quitter une salle de cinéma après 15 minutes. Cette série ne se juge pas sur une ou deux saisons, il faut la vivre comme un roman ou un film, c'est à dire de la première à la dernière minute et dans de bonnes conditions. C'est le conseil que je donnerais à ceux qui ne comprennent pas la hype autour de Breaking Bad : allez-y, forcez-vous, regardez les cinq saisons d'une traite et alors seulement vous comprendrez pourquoi Breaking Bad est dorénavant considéré par beaucoup comme l'un des, si ce n'est LE, Best Show Ever. Il ne pourra pas en être autrement.
Si vous hésitez encore, sachez que Breaking Bad aux Emmy Awards c'est :
- 5 nominations pour le meilleur acteur dont 3 victoires (il n'y a pas de rôle principal féminin)
- 6 nominations pour le meilleur acteur dans un second rôle (avec trois acteurs différents) dont 2 victoires
- 2 nominations pour la meilleure actrice dans un second rôle dont une victoire
- 4 nominations pour la meilleure série dramatique dont une victoire
Note : le final sera en compétition en 2014 et, sauf fin du monde, il devrait encore gagner quelques prix de plus.
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