Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Le terme de chef-d'oeuvre n'est pas usurpé

Il existe des créations dont l'expression "oeuvre d'art" prend tout son sens. Breaking Bad fait indéniablement partie de celles-là. La série de Vincen Gilligan est certainement un modèle d'écriture et de réalisation.


Walter White est un looser. Si de prime abord, cet aspect ne saute pas aux yeux, le père de famille, avec une femme élégante, et bientôt papa pour une seconde fois, enseigne la chimie dans une école de son patelin. Sur papier, la vie de famille plutôt tranquille. Pourtant, on sent quand même que quelque chose cloche: le gars est un génie, a quitté des parternaires d'un projet qui les a rendu extrêmement riche, est perçu pour quelqu'un de plutôt faible, obligé d'arrondir ses fins de mois en lavant des bagnoles dans un carwash. Et pour couronner le tout, on lui diagnostique un cancer.


Mais Walter ne se laisse pas abattre et pour subvenir à ses besoins, il prend les choses en main. Pas question de mendier auprès de ses deux anciens partenaires, il va se servir de ses connaissances en chimie pour créer de la meth d'une qualité jusqu'alors jamais vue dans la région. Il va glaner son pognon dans le but, premier, de se soigner un temps et surtout de vouloir mettre sa famille à l'abri une fois mort. Les perspectives d'avenir ne sont guère glorieuses pour Walt, qui sera aidé dans sa tâche par un junkie, Jesse Pinkman.


Mais Walter y prend goût. Et pour la première fois de sa vie, il se sent vivre. Le personnage évolue alors vers un chemin qui ne peut que le mener dans un précipice. Les événements s'enchainent et tous laissent des traces. D'autant que son beau-frère est sur la trace du créateur de cet meth. Walter se faisant appeler Heisenberg.


On ne dévoilera pas toute l'histoire mais l'écriture du scénario et des personnages particulièrement est juste incroyable. Chacun sera touché de près ou de loin par le comportement de Walter et par les dérives de son commerce illégal. Les faux-semblants tombent vite, on se prend d'affection pour Jesse qui est finalement le moins mauvais bougre de toute cette histoire. Chaque personnage a finalement ses propres dérives : Marie est cleptomane et s'invente une vie, Skyler fermera les yeux sur l'illégalité de son patron mais pas celle de son mari, sera infidèle, Hank sera obstiné dans sa poursuite de vérité, Walter ne sait pas s'arrêter et enfoncera tout son entourage dans le malheur, etc.


On pouvait craindre après la quatrième saison au final remarquable que la cinquième serait de trop. Il n'en est pas le cas. Walter n'échappera pas à son destin. Mais comme tout personnage qui a chuté par excès d'orgueil, il y a le temps de la rédemption. Cette cinquième saison permet de voir enfin un Walter plus humble, s'excusant auprès de Skyler des dégâts. Il tentera au mieux de réparer les choses même si certaines ne pourront jamais être refixées.


La série est également très recherchée au niveau de la réalisation et offre également une photo exemplaire et superbe. Mais c'est évidemment sur son scénario que Gilligan et son équipe ont fait vraiment très très forts, offrant au monde entier des personnages emblématiques. Pas étonnant qu'une série sur le personnage de Saul ait été créée. Pas étonnant de voir qu'un film sur Jesse Pinkman est en préparation au moment d'écrire ces lignes.


Quelle claque ce Breaking Bad.

batman1985
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le 18 mars 2019

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