J'attendais que la série soit finie avant de poster une quelconque critique. Alors voilà, c'est peut-être plus un début de réflexion parce que ce genre de série a besoin de temps pour murir et être digérée. Elle est comme le vin, et c'est avec les années et le recul qu'on prendra conscience de son importance, de l'intelligence de sa mise en scène, de son écriture, de la finesse de ses images, de l'impact qu'elle aura eut. Il n'y a qu'à voir l'explosion de ses scores à la télévision américaine pour comprendre que Breaking Bad a tout pour devenir une série culte, il lui faudra probablement du temps pour parvenir à ce statut, mais elle a d'or et déjà marqué les esprits et laissée une empreinte, tracé un sillon, creusé un peu plus celui que d'autres séries avant elle avaient déjà marqué, des séries comme Les Sopranos, comme Battlestar Galactica ou encore Oz, The Wire. Breaking Bad a l'avantage d'avoir écrit un récit court, qui exigerait presque d'être vue rapidement, et non pas d'attendre une semaine entre chaque épisode car au fond, le récit lui est très court bien que chargé d'évènements.
Ce qu'on en retiendra? Bien sûr l'intelligence de l'écriture, une finesse et une subtilité hélas trop rare en cette époque, mais aussi une volonté de profondément marquer le spectateur. Les scénaristes n'ont de cesse de jouer avec nos nerfs comme avec cette fin de série qui enchaîne les cliff à chaque fin d'épisode ou presque. Il y a ces scènes marquantes qui seront à tout jamais dans nos esprits, il y a ces personnages, ce jeu avec les clichés et cette profondeur dans les relations, l'importance accordée à chaque détail, ce soucis de ne jamais faire dans l'inutile, et cette recherche d'esthétique toujours plus présente, ce détachement enfin envers les effets qui pourtant ont marqués le début de la série. Breaking Bad nous a offert des moments inoubliables et il y a certes une certaine tristesse dans mes mots alors que j'ai regardé avant hier le final de cette série, l'envie irraisonnable de savoir ce qu'ils deviendront, de la voir continuer, pourtant quelle fin. Il est si rare qu'une série possède une véritable fin, à la hauteur de ce qu'elle a pu être, et c'est avec émotion au fond que j'écris cette critique qui n'en est pas vraiment une, car je préfère ne pas parler de sa technique qui a finit par être absolument parfaite, ni par sa mise en scène qui surpasse bien des films produit par Hollywood, ni de l'histoire en elle-même qui mérite d'être exploré par chacun sans appriori, sans idée préconçue. Je vous dirais seulement ceci, regardez Breaking Bad.