Seconde révélation télévisuelle pour moi, j'aime autant vous dire que je suis devenue accro à Breaking Bad au bout du premier épisode.
Véritable pendant négatif du Hal de Malcolm in the middle, Walter White, héros de la série, va littéralement se "révéler" et changer de couleur, à l'instar de la méthamphétamine bleue qu'il fabrique.
Walter White, presque transparent, va se troubler et s'affirmer (aux yeux de sa famille, en particulier) lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer. Il va alors mettre à profit ses talents de chimiste et s'associer à un petit dealer de bas étage, Jesse Pinkman, afin d'assurer à sa progéniture une vie confortable après sa mort.
Et "Monsieur Blanc" et "Monsieur Rose" ne vont pas y aller de main morte. Breaking Bad, c'est trash, c'est violent, c'est sanglant. Certains épisodes offrent néanmoins des moments d'accalmie, proches du huit-clos, mais uniquement pour "travailler" la relation qui unit ces deux-là.
Car, le duo White/Pinkman est ce qui me semble le plus intéressant dans cette série. Tour à tour pieds nickelés (ils se sortent souvent in-extremis de situations particulièrement dangereuses) et Itchy et Scratchy (ils s'en mettent plein la tronche), une espèce d'inter-dépendance va se créer entre les deux au fil des épisodes. Pourrait-on parler de relation paternelle ? Je pense que oui. D'ailleurs, White se présente une fois comme le père de Pinkman, et comme son oncle également.
Pinkman est le mauvais fils, l'illégitime, le pendant négatif (encore un) de Walter Junior (bon et "vrai" fils de White).
Ces jeux de miroir fonctionnent avec d'autres personnages : White et Schrader, son beau-frère, par exemple. Ce dernier est un agent fédéral de la DEA...
Breaking Bad martyrise ainsi de manière constante la frontière morale entre ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, la légalité et l'illégalité, la légalité et la légitimité. Et c'est ce qui en fait une série absolument extraordinaire.
Non, franchement, ça déchire sa race !