Breaking Bad est l'histoire d'une descente aux enfers.
On dit souvent que c'est l'histoire d'un prof de chimie qui pète un plomb à l'annonce de son cancer (et de sa mort prochaine). Qu'il se met à dealer (pardon, à fabriquer de la drogue, Mr White ne descend pas dans les rues faire son commerce) dans l'espoir de laisser un pécule à sa famille après sa mort.
Mais ce pétage de plomb ne concerne que les premiers épisodes. Sitôt le mauvais chemin pris, notre héros - ou plutôt devrais-je dire "protagoniste principal" tant ce personnage devient haïssable, ne semblera jamais vouloir en dévier. Qu'importe l'illégalité, la dangerosité de son activité (tant qu'elle n'atteint pas sa famille).
Qu'importe si quelques sacrifices doivent être faits en chemin...
On en arrive parfois à se demander, tout comme Walter White à un moment, "comment un homme ordinaire peut en arriver là ?"
A quel endroit se trouve le point de non-retour ?
Le casting n'a rien à se reprocher. Walter White est brillamment joué par un Bryan Cranston méconnaissable ("ha bon, c'est le père de Malcolm ?!!!"), et Aaron Paul... Wah. Non content de faire un malheur auprès de ces donzelles, il arrive aussi à interpréter le rôle du junkie fragile (vu, vu et revu, merde) avec une justesse touchante.
On croit au début, presque moqueur, que c'est "encore une série avec ces foutus personnages stéréotypés". Et v'là que je te voie venir, avocat véreux, mère idiote que je vais encore avoir envie de frapper... Mais c'est sans compter le jeu des acteurs et ce que réserve le scénar... Même le gosse handicapé a, et ce à plusieurs reprises, sorti quelques répliques étonnantes de maturité.
La réalisation excellente, musiques présentes quand il faut, et pas plus, et une qualité de scénar qui m'avait manqué depuis Dexter.
C'est noir, c'est glauque, mais après une saison 4 endiablée à la fin impitoyable, on en redemande.
(la série mérite 8 sur les 3 premières saisons... la 4ème me fait pencher vers le 9)