bref.
J'ai appris que c'était la rentrée télé. J'ai allumé Canal+. J'ai vu qu'il y avait toujours le Grand Journal. J'ai soupiré. J'ai vu que Tania Machin avait quitté le Grand Journal. J'ai fait "Ouais...
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le 6 sept. 2011
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17
Bref. Je déteste les mecs qui font des jeux de mots tout pourris et qui s'amusent à se la jouer « Bref » juste parce que c'est marrant.
En Bref, pour ne pas tomber dans ce jeu débile et ne pas avoir l'air risible à faire des jeux de mots pourris sept ans après la sortie de Bref, je m'engage à ne jamais utiliser une nouvelle fois le mot « bref » dans le but de faire une blague, bonne ou mauvaise dans cette critique.
Bref.
Bref est une série qui divise, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais y a des gens qui ont adorés, qui ont criés au génie, et y avait ceux qui ont trouvés ça naze, redondant, pas marrant, et surtout, très banal.
Et y avait moi, le mec qu'était content de voir l'intégral dispo sur Youtube, mais qui reportait tout à demain tel un gros con qui avait du boulot alors que je revoyais pour la vingtième fois un épisode du Joueur de Grenier ou de What The Cut.
Du coup, c'est dans le feu de l'action, que je me suis mis à regarder, et vingt-quatre heures après... j'avais fini. Ah... heu... d'accord, surprenant. Je suis pas très série, et généralement, je me mate un épisode de temps en temps, mais là, avec Bref, ça a été instantané. Bon, le format court y est pour quelque chose, mais je me suis surpris à regarder vingt épisodes de suite. A titre de comparaison, quand j'ai maté The Wire, bien qu'il s'agisse aujourd'hui d'une de mes séries préférées, je n'ai JAMAIS maté deux épisodes à la suite pour vous dire à quel point, mon visionnage de Bref fût unique et extrêmement rapide.
Et c'est marrant parce que pour bien regarder Bref, il faut tout regarder d'un coup. La série regorge de détails et de clins d’œils à des épisodes précédents ce qui donne d'avantage de profondeur à la série.
Et j'ai dit profondeur parce que je le pense vraiment. Bref est une série, extrêmement bien écrite. Pas forcément la plus drôle, mais la plus représentative de notre société. On suit un mec, qui est l'archétype du parisien qui fait des soirées, qui drague, qui perd ses cheveux, qui a des potes et des problèmes familiaux. Ce mec, c'est monsieur tout-le-monde, qui a toujours un truc inutile à faire.
Le truc, c'est que ce mec est un sombre connard. Un connard auquel on s'attache parce qu'on peut pas s'empêcher de se dire qu'on aurait fait pareil. Il cache à sa copine qu'il avait un plan cul qu'il a délaissé pour elle, et bon sang, qui l'aurait avoué. Qui se serait rebellé s'il se faisait agresser, comment auriez-vous réagit si, après s'être fait largué, votre frère était devenu gay, vous ne sauriez simplement pas comment l'appréhender. Et c'est exactement comme ça qu'est ce mec.
Il fait des choses banales, parce qu'il est banale, et la banalité, c'est pas tout le temps marrant, mais elle est vraie, et cette série m'a surpris à dire des choses vraies, qui faisaient pas forcément du bien à entendre, mais qu'il fallait entendre.
Je vais carrément vous le dire, au début, je trouvais la série bof, répétitive. Mais à un certains moments, elle est parti dans une narration carrément dingue avec un triangle amoureux et des quiproquos à tout va, c'était n'importe quoi, mais ça marchait, j'ai beaucoup rigolé, et certains épisodes n'avaient que pour but d'être triste. Le meilleur épisode est à mon sens le « j'ai fais un choix », où il doit décider qui de sa copine ou de son plan cul (Marla) il préfère. Le truc, c'est qu'on a eu un épisode spécial narré par Marla, qui explique ses sentiments envers le mec. Et le voir choisir une autre fille plus jolie simplement parce qu'il a pas envie de déménager, c'est d'une horreur. Horreur incroyablement retranscrite par cette balle qui traverse le cœur de Marla, tout con, mais foutrement efficace.
Puis la machine s'accélère, comme une tragédie, les épisodes s'enchaînent et la tension monte, jusqu'à cet incroyable quadruple épisode de la soirée déguisée, qui est juste parfait. Trois épisodes avec des points de vue différents, toujours très bien mêlés, et un épisode final dur, clairement pas marrant, mais incroyablement juste. Une sorte de synthèse à toute la psychologie du mec qui révèle enfin ses véritables pensées à ses proches, pensées qu'il avait simplement exprimé par voix off tout le reste de la série.
Sa chute était inévitable, et elle fût magnifiquement orchestrée telle un final grandiose qu'on aurait pas vu arriver. Bref m'a surpris, m'a touché en plein cœur. Ce n'est pas une série conne, au contraire, elle est complexe, et surtout cohérente. Et ça me troue le cul qu'on arrive à faire des séries de cette acabit en France, parce que c'est rare. Ajoutons à cela un montage dynamique qui garde toujours le spectateur éveillé, de superbes acteurs, bref, ce fût un délice.
Bref est une série qu'il faut chérir, qu'il faut porter dans son cœur car des séries françaises comme ça, on n'en voit pas assez, et bon sang que ce fût bon. Et c'est un cadeau des dieux que cette série soit disponible gratuitement sur Youtube. Alors pour l'amour du ciel, regardez cette série, le temps d'une soirée, car c'est une pépite.
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Créée
le 12 juin 2018
Critique lue 996 fois
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